En présence d’Oscar Mangione.
Anton Ginzburg : Pan | Film exp. | 16mm | couleur | 00:05:45 | USA | 2014
Adam Chodzko : Knots | Fiction exp. | hdv | couleur | 00:08:05 | Royaume-Uni | 2013
Kent Chan : Orphic Oracular | Fiction exp. | hdv | couleur | 00:10:16 | Singapour | 2014
Louidgi Beltrame : The walking tree | Documentaire exp. | 16mm | couleur | 00:35:00 | France | 2014
Lina Selander, Oscar Mangione : Silphium | Vidéo | hdv | noir et blanc | 00:22:09 | Suède, Allemagne | 2013
Comme une généalogie, Anton Ginzburg explore les technologies de prise d’image, du 16mm aux formats vidéo. Il examine les variations du regard mécanique, en relation avec une représentation architecturale et son contexte historique. Adam Chodzko retrace les relations entre Kurt Schwitters, pauvre et en exil, et J. Edgar Kaufmann, riche propriétaire de grands magasins aux Etats-Unis, qui souhaitait que Schwitters développe une nouvelle structure Merz. La forme de la vidéo, combinaison hypnotique de faits et de fiction, fait écho au processus de collage, de construction et de déconstruction. Kent Chan met en image la vision d’un futur qui rappelerait le passé, et interroge la notion de décontextualisation des lieux de présentation de l’art. Dans une forêt, de nuit, une femme raconte une histoire, lointaine mais familière. Louidgi Beltrame filme un grand banyan situé dans le jardin botanique de Calcutta. Cet arbre, qui a la particularité de s’étendre en rhizome sur plusieurs centaines de mètres, est approché comme une forêt de clones, un espace métaphysique où des histoires refont surface : l’histoire de l’invention et du développement parallèle de la photographie et de la télégraphie dans le contexte de l’Inde colonisée, le rêve de Linné selon Foucault, des réminiscences du cinéma Bengali de Ritwik Ghatak et de Satyajit Ray, où réel et fiction se sont rencontrés. Lina Selander et Oscar Mangione construisent un récit sur de multiples couches d’images et de significations, qui lient l’histoire et la préhistoire à la société contemporaine. De Holbein au silphium, et en référence à Chris Marker, la volonté qu’a l’homme de contrôler la nature et le visible se manifeste. Ce pouvoir et cette surveillance sont toutefois toujours confrontés à une force contradictoire. Ce double mouvement de maîtrise et de perte du contrôle visuel provoquent une prise de conscience de la vulnérabilité de l’homme.