Digital Folklore Gwenola Wagon

Digital Folklore Gwenola Wagon

Gwenola Wagon revient sur son tour du monde … avec Google Earth derrière son écran d'ordinateur.

 

En 1872, Phileas Fogg entreprend son tour du monde en 80 jours. Un voyage éclair rendu possible par la révolution des transports et l’ouverture de nouvelles voies de communication. Près de cent quarante ans plus tard, l’artiste Gwenola Wagon décide de refaire ce périple à l’ère du réseau et de l’ubiquité, sans quitter son fauteuil… derrière l’écran de son ordinateur. Sur le globe virtuel Google Earth. Une « expédition mentale » qu’elle documente dans un blog et retrace dans un livre singulier Globodrome, version contemporaine du carnet de bord de Jules Verne, entre récit de voyage illustré d’anecdotes et de captures d’écran, enquête prospective et essai sur cet étrange objet qu’est Google Earth.

Le globe hypertextuel fait converger de nombreux sites de partage d’informations, les vidéos YouTube, les articles de Wikipédia, les images de Panoramio ou de Street View. « Depuis que la plus grande partie du monde se propage par ses représentations, nous n’avons jamais autant rêvé du monde qu’en images. Le globe virtuel devient ce modèle qu’on peut embrasser d’un coup d’œil et appréhender d’un clic », écrit l’artiste, maître de conférences à l’université Paris-VIII, membre du collectif Nogo Voyages, agence de voyages expérimentaux. Dans le Tour du monde en 80 jours, les pays traversés servent de prétextes à Jules Verne pour se livrer à une analyse du monde chamboulé par les progrès techniques des transports. Dans Globodrome, ce sont les effets de la révolution des télécommunications et de l’information que Gwenola Wagon explore, en éclusant les métadonnées trouvées sur le chemin, agrafées sur le globe par ses utilisateurs. A l'occasion du cycle, l'artiste propose une version performance de ce voyage virtuel.

- Marie Lechner.