Griefjoy

+ Julia Jean-Baptiste

Griefjoy

La première fois qu’on écoute “Godspeed” le premier titre échappé du second album de Griefjoy, on y trouve un magnifique instrumental couronnant une techno puissante parfaitement à l’aise sur le dancefloor. Derrière l’énorme ligne de basse qui secoue nos tympans, on entend la beauté irréelle d’une mélodie. C’est bien ce qui fait la force et l’originalité du quartet articulé autour de Guillaume Ferran, compositeur-chanteur, entouré de ses amis d’enfance Billy Sueiro, David Spinelli et Romain Chazaut. Quatre complices qui ont laissé tomber les rôles bien définis (pas de basse “classique” sur le disque, uniquement des sons de guitares mutantes) pour devenir ensemble metteur en sons d’un disque aussi fort que beau.

Ils se nourrissent de leurs influences quasiment 100% électro, si l’on fait exception de la pop ouvragée de Grizzly Bear et Unknown Mortal Orchestra. Comme le producteur et DJ Daniel Avery dont ils ont écouté en boucle la techno scientifique, mais ultra dansante. Mais également les chefs de file de ce que l’on considère comme la nouvelle musique classique : l’Islandais Olafur Arnalds et le pianiste et producteur Nils Frahm. Sans oublier Moderat, tenants d’une musique électronique mélodique mais qui n’oublie pas de taper fort. Clin d’œil volontaire, Griefjoy a d’ailleurs emprunté au trio Allemand son ingénieur du son, le talentueux Berlinois Francesco Donadello qui a mixé l’album. 
Toutes ces références sont malaxées dans des compositions au final très personnelles pour lesquelles Guillaume a tissé des trames mélodiques d’une beauté irradiante, posées sur les mots de Sylvain Autran, l’homme de l’ombre qui comme toujours, a écrit tous les textes. 

+ Julia Jean-Baptiste

Le premier EP de Julia Jean-Baptiste, toute jeune recrue du label Entreprise, est à l’image de son interprète : inattendu, métissé et teinté d’une moderne mélancolie.
Digne représentante de la génération Y, Julia est une jeune fille moderne, espiègle et décalée, entre la désinvolture d’une Alissa Cara et la gouaille d’une Jacqueline Taïeb. Née dans les années 90 d’un père antillais et une mère originaire de Lyon, elle y passe son adolescence, bercée par sa double culture et rythmée par les soirées techno.
Après son premier single en 2014 - Confetti, sautillante ode synthétique et psychédélique à la nuit et la fête - Julia remplace au pied levé la chanteuse du groupe bordelais Pendentif et embarque pour une tournée d’un an. Entre temps, les petits et grands
événements de la vie la façonnent et lui permettent de préciser ses envies et peaufiner le son de ses chansons.

Elle bénéficie d’ailleurs sur ses trois nouveaux titres de l’aide de producteurs français de renom. Dombrance, entre deux tubes indie-dance avec son groupe DBFC, a trouvé le temps d’habiller les mots bleus d’Incendie, écrite suite à une rupture amoureuse. « Quelle merveille, quand tout brûle au paradis » chante Julia à son amour perdu. Et à la manière des Chromatics, mêle son spleen à des rythmes digitaux.
Jérôme « Tacteel » Echenoz, camarade de label, transforme le tube 80s La petite lady en une imparable et inquiétante balade électro. Lionel Pierres du groupe Fortune signe quant à lui l’enlevé et rêveur Nouvelle science.
« Pense en avance cette nouvelle science, définis le paysage » : ça pourrait sonner comme une profession de foi de ces jeunes artistes qui mélangent avec succès sonorités électroniques et pop française et semblent redéfinir les règles d’une nouvelle variété moderne et sincère.