Une satire de société imaginaire réalisée par le plus terroriste des réalisateurs gays, au cœur de l’été 1977.
La projection commencera 15min après l'horaire indiqué.
JUBILEE
Réalisation : Derek Jarman (GB - 106' - 1978 - VOSTF - Version restaurée)
Distribution : Malavida
Très influencé par la sous-culture punk de l’Angleterre tumultueuse des années 1970, Jubilee met en scène la reine Élisabeth Ire, envoyée dans le futur par l’occultiste John Dee à travers l’esprit d’Ariel. Lors de son arrivée, elle découvre que la reine Élisabeth II est morte assassinée et que le palais de Buckingham est devenu un studio d’enregistrement gouverné par le producteur Borgia Ginz. Élisabeth Ire évolue dans le décor d’une ville en décadence sociale et matérielle, en observant les agissements d’une bande de nihilistes, Amyl Nitrate, Bod, Chaos, Crabs, et Mad.
Le mot de Gérard Courant, Cinéma 80, n° 255, mars 1980 :
"C’est un film qui ne triche jamais avec lui-même : donner un aperçu parcellaire et jamais global d’un fait de société qui secoua les bases tranquilles de la société britannique. Tout y est : violence, sexe, destruction, vermine, décadence, bref, l’apocalypse. Derek Jarman épouse ces idées et cette réalité en filmant joyeusement et avidement la crasse (...), un Londres ignoré des touristes et envahi par les punks, le tout en un rituel endiablé qui fait plaisir à voir. Derek Jarman se sent à l’aise dans cet espace. Il n’a ni l’oeil de l’ethnologue, ni celui du sociologue venant enquêter sur un groupe marginal dont il ne pourrait donner qu’une représentation obligatoirement floue et diffuse. Rien de tout cela : il sait sur quel terrain il se trouve et filme en conséquence sans se soucier le moins du monde d’une quelconque grammaire cinématographique. Pour filmer les partisans de la destruction, on ne pouvait pas demander mieux ! Il invente à mesure qu’il filme".
Loud & Proud x Le Tour du jour
Pour sa deuxième édition, Loud & Proud, le Festival autour des Musiques et Cultures Queer, s'associe au cycle de projections, Le Tour du Jour.
Ce festival questionne la représentation et la visibilité des minorités sexuelles dans la culture et entend redonner la priorité aux corps et aux identités queer en programmant, sur quatre jours de découvertes, des concerts, des ateliers, des performances, des rencontres et des projections.
Cycle de projections, mensuel, proposé et programmé par Benoît Hické, Le Tour du jour se penche sur les nouvelles formes qu'empruntent les cinémas contemporains, en particulier le régime documentaire, en explorant et en explosant à la fois les formats et les sujets.