Les images sont au centre de nos civilisations. Mais que deviennent-elles dans l’ultra-modernité, quand la technologie promet de tout montrer ?
Télescopes, microscopes, kaléidoscopes, spectroscopes, endoscopes... Les appareils de visualisation, que nous pouvons nommer les “scopes” (de la racine grecque désignant les techniques d’observation), se sont démultipliés au cours de l’histoire des sciences. Pour accéder aux dimensions supérieures (macroscopiques) ou inférieures (microscopiques), nous fabriquons des prothèses optiques et numériques. Des représentations diverses découlent de ces instruments : photographies, montages, modélisations...
Quand elles proviennent de processus scientifiques, les images faites par des machines sont approuvées et des modèles de notre monde sont conçus. Ces portes d’accès aux dimensions imperceptibles supposent une grande responsabilité : celle de nous situer dans un contexte global, voire total, entre l’infiniment petit et l’infiniment grand.
Lucien Bitaux est artiste et doctorant. Par ses observations de terrain, il fonde la “scoposcopie”, une discipline qui permet de trouver de nouveaux moyens de représentation de l’imperceptible, à la croisée des arts, des sciences et de la phénoménologie. En confrontant sa pratique de la photographie expérimentale aux visualisations astronomiques, Lucien Bitaux montre que les deux disciplines révèlent toutes deux des images “exploratoires”, dont le résultat n’est pas prévisible, et qui sont à proprement parler des “découvertes”.
Il dialogue avec Jean-Philippe Uzan, cosmologiste et directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique.
Modéré par Ingrid Luquet-Gad
LE FRESNOY