Projection en présence de l'artiste.
La séance s'inscrit dans une série de projections commentées en direct qui a commencé en décembre dernier pour Vidéo et Après au Centre Pompidou.
La particularité des œuvres filmées de Laurent Goldring est qu’elles reposent sur un travail sur le long terme qui le fait revenir sur le motif, pour laisser la spécificité d’un lieu ou d’un corps émerger de l’image. Pour déconstruire sans cesse le pré-vu qui interdit de regarder, il visionne, monte, re-filme, jusqu’à ce que le sens se manifeste avec évidence. Un ressassement proche des démarches inaugurales de la modernité, que ce soit celle de Monet à Rouen ou celle de Cézanne sur la Sainte-Victoire, quand la répétition crée à chaque fois une œuvre unique et indépendante tout en construisant une résonnance qui passe de tableau en tableau. Ce processus d’approfondissement qui, d’œuvre en œuvre, reste toujours ouvert, est une méthode encore inhabituelle dans le monde de l'image mobile.
Laurent Goldring revisite donc ses films de deux façons. Premièrement en re-filmant selon le protocole qui décrit les mêmes scènes, les mêmes lieux, les mêmes histoires, ici les mêmes foules. Deuxièmement, en relisant les filmages et les œuvres antérieures pour y découvrir de nouvelles cohérences et de nouvelles possibilités. Les séances de projections sont l'occasion de découvrir cet aspect de son travail.