Sauerbruch Hutton Architekten

Carte blanche à Cinéma du Réel

Sauerbruch Hutton Architekten

Dans le cadre de l'exposition Oracles du design, la Gaîté lyrique confie une carte blanche à Cinéma du Réel, festival de cinéma documentaire créé en 1979 au Centre Pompidou, qui s'est imposé depuis comme l'un des plus grands rendez-vous internationaux en la matière.

Sauerbruch Hutton Architekten
un film de Harun Farocki

2013 / Allemagne / 73 min.

> film sélectionné en Compétition Internationale 2014

Trois mois dans un cabinet d’architectes berlinois. Du bâtiment à la moindre poignée de porte, une interrogation sur la matière et le verbe. Des architectes au travail : rien de plus cinématographique a priori, rien de plus graphique même qu’une alternance de plans entre le dessiné et le bâti, entre le plan et le tridimensionnel. Mais ce film au titre très corporate tourné trois mois durant au sein d’un grand cabinet berlinois s’écarte de cette netteté pour instiller un doute généralisé –un doute pas tant sur la valeur de ceux qu’il filme que sur son propre regard critique. Il n’est pas anodin en effet que pour l’un des projets en cours (un Centre de réalité virtuelle à Laval), les architectes cherchent à fondre l’édifice dans le paysage : l’invisibilité motivée par la destination du lieu fonctionne comme l’indice qu’en architecture, pendant toute la phase d’invention, il n’y a rien à voir, et qu’entre la maquette et la construction, ce n’est pas tant un changement d’échelle qui s’opère qu’un saut brutal, démiurgique, irréparable. Dans ce portrait de groupe, les créateurs apparaissent à la fois comme des maîtres rhétoriciens et comme des enfants jouant avec les matériaux et les couleurs. A travers leurs palinodies, ce ne sont rien moins que les rapports entre le verbe et la matière qu’interroge Farocki – qui à n’en pas douter trouve aussi un miroir du cinéma dans le mystère renouvelé de l’art architectural : produire des formes à partir de discours.
Charlotte Garson

carte blanche à cinéma du réel

Oracle : réponse de la divinité, médiateur de la parole divine, ou lieu physique où l’oracle se manifeste... Trois films pour interpréter trois acceptions du terme, quand l’oracle donne  forme et image à la parole… comme le fait le cinéma.

Dans "Sauerbruch Hutton Architekten", Harun Farocki, auteur-phare disparu en 2014, filme le rapport entre matière et parole dans sa phase de transformation, dupassage d’une forme à l’autre : c’est l’oracle comme réponse.
La parole devient son dans 
"The Cockpit" de Sho Miyake, dans les  mains d’un nouveau prêtre contemporain, qui officie son rituel entouré par ses adeptes : c’est l’oracle comme médiateur. Dans "Il Segreto" de Ciop & Kaf c’est le lieu qui devient oracle, et qui donne la voix à une ville, clarifiant et libérant le langage obscur et mystérieux de Naples et de ses ruelles.

Les trois films ont été présentés  lors des deux dernières éditions du Cinéma du réel, festival international de cinéma documentaire. Cinéma du réel célèbre une perméabilité des genres qui  fait la richesse de l’histoire du cinéma et de son présent. Il propose au grand public et aux professionnels de  découvrir les œuvres d'auteurs confirmés ou celles de nouveaux talents,  l'histoire du documentaire comme les propositions les plus contemporaines, sur les écrans du Centre Pompidou mais aussi de plusieurs salles associées à Paris et en Île-de-France.
Maria Bonsanti, directrice artistique de Cinéma du réel

séances à venir

mercredi 10 juin, 19h30

The Cockpit
un film de Sho Miyake

2014 / Japon / 64 min.
> film sélectionné en Compétition Internationale Premiers Films 2015

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mardi 23 juin, 19h30

Il Segreto
un film de Cyop & Kaf

2013 / Italie / 89 min.
> film sélectionné en Compétition Internationale Premiers Films 2014

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