L'ASMR débarque à la Gaîté Lyrique avec Switch ! Dans le second volet de cette performance signée Caroline Delieutraz x Behind The Moons, la réalité prend une tournure inattendue…
Dans le premier volet de Switch, Les images portails, un récit teinté de science-fiction se tisse à travers les monologues d’Emma, Alberto, Luna et Gabriel. Ceux-ci se déploient dans une forme entre le témoignage et le flux de pensée. Chaque personnage confie ses peurs, ses angoisses, ses désirs, en tentant de se projeter dans un monde meilleur, une réalité alternative qu'ils et elles cherchent à atteindre pour fuir un monde au bord de l’apocalypse.
Dans ce deuxième volet, La nouvelle réalité, le récit de science-fiction, écrit avec l’aide d’un algorithme, prend une tournure inattendue. La réalité dans laquelle nos personnages ont “switché” n’est pas ce à quoi ils et elles s’attendaient. Les mondes alternatifs qu’ils et elles ont créés leur échappent et prennent leur autonomie. Le point de vue change radicalement pour adopter non plus celui des personnages, mais celui des mondes eux-mêmes.Caroline Delieutraz
Caroline Delieutraz est plasticienne. Dans son travail, elle explore la manière dont Internet agit sur le réel. Refusant de se prononcer sur le devenir – utopique ou dystopique – du Web, elle lui emprunte la culture de la collaboration et du DIY. Elle collecte des matériaux visuels dans son environnement immédiat, qu’elle manipule et retravaille, comme pour en révéler de manière ludique le caractère familier mais discutable. Ses œuvres ont une dimension contextuelle, tantôt en ligne ou hors ligne, dans des allers-retours qui favorisent un maillage relationnel. Les constructions et déconstructions qui en résultent nous rappellent la nature profonde de l’image, quel que soit son usage, sur Internet et ailleurs : une fiction. Le travail de Caroline Delieutraz a été présenté dans des expositions individuelles ou collectives, notamment à Art Brussels, au Centquatre (Paris), à la fondation Vasarely (Aix-en-Provence), au Jeu de Paume (Paris), à LocaleDue (Bologne), au prix Sciences Po pour l'art contemporain (Paris), au Palais de Tokyo (Paris), à la Maison Populaire (Montreuil), à la Cité internationale des arts (Paris) ou encore à la Citadelle de Pampelune (Espagne).
Behind The Moons
Le point commun entre un pacte avec le diable, un enlèvement par les aliens et la rencontre avec une vampire du XIXe siècle ? Le potentiel relaxant de ces expériences. Et si on peine à y croire, c’est qu’il est peut-être temps de s’abonner à la chaîne YouTube de Behind The Moons. “Moons” a grandi devant la Trilogie du samedi et en écoutant Nine Inch Nails et Aphex Twin. En 2013, elle découvre et s’initie à l’ASMR, qu’elle commence bientôt à pratiquer. Nourrie d’un imaginaire aussi pop que classique, créatrice queer et éco-anxieuse, Moons apporte ses propres twists aux classiques des vidéos de relaxation. Au-delà des scénarios, c’est aussi à la recherche formelle que Moons souhaite apporter un soin particulier, à travers le son, l’image et la recherche de déclencheurs auditifs. Inspirée d’artistes-vidéastes telles que Contrapoints et Vex Ashley, Moons intègre sa passion pour la photographie à son travail d’asmrtiste, travaillant des ambiances lumineuses cinématographiques et autres jeux de fonds texturés. Le tout est pensé pour proposer des expériences visuelles et auditives captivantes et relaxantes, loin du stress quotidien.