A Band Called Death

de Mark Corvino et Jeff Howlett

A Band Called Death

Avant les Bad Brains, les Sex Pistols ou même les Ramones, il y avait Death.

A BAND CALLED DEATH [Trailer] from Drafthouse Films on Vimeo.

A BAND CALLED DEATH 
Réal. : Mark Corvino et Jeff Howlett (EU, 93’, 2012, VOSTA)

Avant même que le punk n'existe, au début des années 70, trois frères, ados, créent un groupe dans leur chambre. Ils le nomment Death. A Band Called Death raconte l'histoire de ces trois musiciens ​ Noirs​ , les enfants d'un prédicateur baptiste et de sa femme dans le Detroit des années 50. Durant leur adolescence, les trois frères (parmi les cinq que compte la famille) se concentrent sur un son rock / funk ​luxuriant et riche , avant de se métamorphoser en groupe punk : Death. Influencé par la musique d'Alice Cooper et des Who, précurseur des embardées bruitistes qui ébranleront la planète rock quelques années plus tard, le groupe est fortement mené par David Hackney. Le grand frère guitariste aux idées et aux décisions visionnaires. Le film de Mark Christopher Covino et Jeff Howlett, solide et aux belles archives, suit les tentatives malheureuses des trois frères lorsqu'ils tentent de trouver un contrat avec un label ou de convaincre les radios de diffuser leur musique. Des échecs largement causés par le refus catégorique de David de changer le nom Death. ​ Il a ses raisons. ​ Les trois frangins enregistrent en 1976 un single, Politicians in my eyes, avant de tomber dans l’oubli. L'histoire du rock s'écrit sans eux.

Saut dans le temps et dans l'espace : on retrouve les musiciens quarante ans plus tard​ dans le Vermont ​ avec leurs familles, en ​pleine réflexion sur l'échec de la vision de David ​, et fort ​ occupés à leur carrière post-Death avec ​leur nouveau groupe ​ The 4th Movement ​ (v​ersé dans le​ gospel / rock ​)​ . David retourne ​bientôt ​ à Detroit, quittant Dannis et Bobby pour former un groupe de reggae appelé Lambsbread. Le film montre aussi les liens intenses qui unissent les trois frères et dévoile ​avec pudeur un peu de leur​ intimité, dont le combat de David Hackney face à l'alcoolisme, sa mort en 2000 ​d'un cancer des poumons. On suit ​surtout ​la redécouverte de Death grâce à des collectionneurs de disques, qui conduira à la réédition par le label Drag City de l'album « For The Whole Word To See » ​ainsi que leur reformation ​(​avec un nouveau guitariste​)​. L’histoire ne fait que commencer, selon les mêmes ressorts que le documentaire consacré à l'autre héros oublié de Detroit, Sixto Rodriguez, Searching for Sugar Man (à la différence que A Band Called Death livre les faits, rien que les faits, sans réécrire l'histoire !).

Plus d'informations : "Death trompe la mort" par Clémence Meunier sur Tsugi.

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Le cycle de projections et de conférences poursuit son tour du monde des musiques chavirées. 

Un cycle proposé et programmé par Benoît Hické.

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