Cette séance met en porte-à-faux la capacité à utiliser le design fiction comme levier de critique et de débat. Cet outil de confrontation au changement est tout autant un outils de propagande massive.
Notre précédente séance de février décortiquait la partie la plus originale et prometteuse des approches de design fiction, leur capacité à utiliser la fiction comme levier de critique et de débat.
Cette sixième séance met en porte-à-faux ce postulat. Ce formidable outil de confrontation au changement est tout autant un outils de propagande massive. À l'instar des campagnes promotionnelles des futurs de Microsoft, ou des “placements produits” du futur dans les block-busters de science-fiction hollywoodien : depuis de nombreuses années déjà le design fiction lave vos futurs plus blancs que blancs !
Des approches cousines de celles qui nous intéressent et certains acteurs du domaine pratiquent déjà le Design Fiction dans des agences de pub, des banques, des grandes entreprises ou encore des cabinets de conseils. Sous le nom de prospective, il devient alors un « levier » marketing pour des firmes qui cherchent à stimuler nos désirs pour un produit ou une marque. Sa capacité à projeter des possibles et à visualiser des futurs, propulse alors le design fiction dans des logiques guidées par le rendement économique; où le terme innovation représente le Graal suprême.
Cette séance du Design Fiction Club propose de rentrer dans la gueule du loup, de débattre autour de projets fictionnels issus de contextes capitalistes. À l'image du “green-washing” qui a permis à beaucoup d'entreprises de s'acheter une image écolo, le design fiction est-il un moyen de plus d'atteindre les “consommateurs” ? N'est-ce qu'une corde de plus à l'arc des stratégies marketing ? Deviendra t-il le nouveau design-thinking ? Ou réussira-t-il le pari de certains, être assez fort pour introduire des démarches éthiques au sein du grand capital ?
Crédits :
Cette séance est organisée par Benoit Renaudin, avec l'aide de l'équipe du Design Fiction Club. Table ronde : Participant.e.s = Alexia Mathieu (HEAD Genève), Israël Viadest. Médiation : Benoît Renaudin (HEAD Genève), Max Mollon (Design Fiction Club).
