De jeunes artistes confrontés à l’épreuve de l’exil et du déracinement se réunissent autour des vers du poète Habib Sharifi. Ensemble, ils et elles expriment leurs douleurs et leurs espoirs, en unifiant leurs cris dans une série de créations inédites.
Depuis 2022, l'association Gondishapour réunit annuellement de jeunes artistes dans le cadre de la Bourse Habib Sharifi pour la célébration de Norouz, la fête traditionnelle qui, depuis plus de trois millénaires, ponctue l’avènement de la nouvelle année aux lueurs du printemps, des Balkans à l'Asie centrale, du Moyen-Orient aux rives de la Mer Noire. C'est la saison des chants d’amour et de sagesse, de l’harmonie et de la prospérité de la Nature, de la renaissance et de la virginité.
Pour célébrer le nouvel équinoxe vernal, Gondishapour propose une représentation inédite des lauréat·es de la seconde édition de la Bourse Habib Sharifi. Dans l’écho de Dâd (Le Cri), poème de l’auteur franco-iranien, les créateurs rassemblent et partagent le fruit de leur expérience singulière et fraternelle de ces vers dont la résonnance rencontre les épreuves du déracinement sublimé.
Habib Sharifi, ayant vécu dans sa chair la révolution de 1979 en Iran, a donné forme aux ramifications invisibles des déchirures intimes gravées par l’éloignement de sa terre natale. C’est à l’aune du cri de l’arrachement et de la dépossession qui les unit que les artistes-lauréat·es de la Bourse rendront hommage au poète en même temps qu’ils et elles délivreront au public les esquisses de l’avenir de la culture, « cette résistance qui demeure quand tout nous a été arraché. »
Programme
Première partie : Foyer Historique
Ouverture. Poème d’introduction par Amir Sharifi
Poésie et musique. « Dâd » (Le Cri). Interprété par Leili Anvar & Amir Sharifi. Une fusion captivante de poésie et de musique.
Quatuor acoustique. Composition d’Arian Sadrayi, avec la participation de Julie Nemer (mezzo-soprano), Josquin Otal (piano), Blanche Ballesta (violoncelle), Raphael Pogam (clarinette). Un ensemble émouvant qui allie harmonieusement les timbres.
Lecture de poèmes. Mostafa Hazara avec Leili Anvar. Des vers qui touchent l'âme, accompagnés par la voix captivante de Leili Anvar.
Deuxième partie : Foyer Moderne
Présentation. Par Anahita Vessier
Cinéma. Court-métrage de Morteza Niknahad. Une invitation à un voyage cinématographique réflexif et bouleversant.
Performance artistique. Hura Mirshekari et Renaud Satre. Une exploration de l'expression corporelle et de l'innovation artistique.
Vidéo-Art. Œuvre de Fatimah Hosseini. Une plongée dans l'univers visuel et conceptuel de Fatimah Hosseini, en partenariat avec la Société Nationale des Beaux-Arts.
Troisième partie : Chambre sonore
Clôture. Avec une expérience sonore par pantea et Maryam Ramezankhani. Une immersion sonore pour conclure l'événement sur une note introspective et de souvenir.
Conclusion. Par Sina Abédi
Gondishapour
Gondishapour est une organisation culturelle à but non lucratif qui imagine, conçoit et produit des programmes de création artistique libre promouvant le dialogue entre les arts et la connaissance. Les créations pluridisciplinaires de Gondishapour ont réuni des dizaines d’artistes dans des lieux emblématiques tels que la Philharmonie de Paris pour « Mèches de Feu », le théâtre des Champs-Élysées pour « Toi, mon désir » en solidarité avec les femmes iraniennes, et la Cité Internationale Universitaire de Paris pour le concert des lauréats de la Bourse Habib Sharifi qui offre un espace de création et d’expression à des artistes déraciné·es. Fondé en 2020, par l’architecte Sina Abédi et la chanteuse lyrique Anousha Nazari, Gondishapour est présidé par Amir Sharifi, philanthrope et mécène. Ensemble, ils ont réuni un écosystème d’acteurs culturels et institutionnels ayant à cœur de soutenir des artistes et penseurs désireux de faire de leur art et de la beauté un rempart aux fractures de notre monde. Donnons toute la place à la beauté !
Bourse Habib Sharifi
La bourse Habib Sharifi a été créée en 2021 en mémoire du poète et universitaire franco-iranien Habib Sharifi qui a écrit : « La culture est cette résistance qui demeure quand tout nous a été arraché ». Sous l’égide de Gondishapour, la bourse offre un espace de création et d’expression à des artistes déraciné·es. Un jury constitué de poètes, compositeurs et consultants professionnels sélectionne une dizaine d’artistes et met à leur disposition les moyens matériels et financiers nécessaires à la création, en partenariat avec une dizaine d’acteurs institutionnels et culturels tels que la Cité Universitaire de Paris, la SNBA, l’Institut français, la Cité des arts ou encore Singa. Chaque année, au premier jour du printemps, leurs œuvres multidisciplinaires sont présentées et enregistrées lors d’un récital unique à la Gaîté Lyrique. A ce jour, la Bourse a accompagné une vingtaine d’artistes et interprètes ayant subi des migrations forcées.
Scènes en résistance
Avec la série d’événements Scènes en résistance, la Gaîté Lyrique souhaite mettre en lumière des artistes luttant pour leur liberté, leur indépendance et leur libre expression, se faisant ainsi les porte-voix de populations en quête de justice et de stabilité. Le programme soutient une approche décloisonnée des scènes artistiques et militantes, en accueillant les représentant·es de combats où la création et la lutte sont indissociables. Initié en juin 2023 dans la Grande salle de la Gaîté Lyrique avec une carte blanche à Standard Deviation, label ukrainien de musiques électroniques, Scènes en résistance a depuis proposé des événements défendant les droits des femmes prisonnières politiques en Iran, ou encore la voie des peuples autochtones des grandes forêts à travers le monde.