Festival Palest’In&Out#2

Masterclass Palest’In&Out#2

Festival Palest’In&Out#2

« Arts visuels, libres et citoyens. Regards croisés d’artistes hors-pair de France et de Palestine »

Dans le cadre de Palest’In&Out, le premier festival d’art contemporain palestinien à Paris,  la Gaité Lyrique accueille une soirée exceptionnelle, réunissant des artistes, cinéastes et photographes d’exception, venant de France et de Palestine, pour débattre des enjeux des arts visuels et de l’engagement à l’époque contemporaine. Des rencontres atypiques avec des créateurs avant-gardistes, modérées par des spécialistes des mondes de la culture et des médias. Une occasion immanquable de découvrir une image décalée, innovante et originale, de l’art et de la Palestine. 

  • 17h30 – 19h : Fusion artistique et détournement culturel : un art « connecté » ?   

Comment les artistes détournent les référentiels traditionnels pour leur donner un sens inédit, en écho avec les problématiques des sociétés contemporaines, entre enjeux locaux et portée globale ?

Avec Larissa Sansour et Taysir Batniji - modéré par Jean-Roch Bouiller

A travers son travail interdisciplinaire, Larissa Sansour se nourrit du dialogue politique actuel. Par une esthétique souvent futuriste, elle utilise la photographie, le cinéma, la culture pop et la télévision pour dépeindre avec humour, la complexité de la vie quotidienne en Palestine et au Moyen-Orient. Née à Jérusalem, Sansour a étudié les Beaux-Arts à Copenhague et à Londres, puis a obtenu un master à la New York University. En 2011, elle est l’objet d’une censure du Prix Lacoste, pour son travail « Nation Estate », qui juge son travail trop « pro-palestinien ». Son oeuvre exigente et avant-gardiste est représentée à Paris, par la Galerie Anne de Villepoix. Les œuvres de Sansour ont aussi été montrées dans des expositions à la Tate Modern à Londres; et au Musée d'art Moderne d'Arken, Danemark, à la Biennale de Venise en 2009. Elle vit et travaille actuellement à Londres.

Peintre de formation, également auteur d’installations et de performances, Taysir Batniji utilise principalement la vidéo et la photographie, en adéquation avec un parcours personnel fait longtemps d’allers-retours entre la Palestine et la France. Il documente de manière très sensible et anti-spectaculaire la réalité palestinienne, en se focalisant sur le déplacement, l’entre-deux, la mobilité ou son contraire l’empêchement. Ces enjeux objectifs inhérents au contexte social, politique et culturel palestinien, reflètent aussi la situation de l’artiste, témoin et acteur de la situation de son pays, mais aussi de la scène artistique occidentale. Né à Gaza, Taysir Batniji a étudié les Beaux-Arts à l’université Al-Najah de Naplouse, puis a poursuivi sa formation en France, à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Bourges, à l’université Paris 8 Saint-Denis, et à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Marseille. Il a été invité dans le cadre de plusieurs résidences depuis 2001, en Allemagne, au Sénégal, en France et en Suisse. Il vit et travaille à Paris.

Jean-Roch Bouiller

Docteur en histoire de l’art contemporain (Université Paris-I Panthéon Sorbonne), Jean-Roch Bouiller est conservateur en chef, responsable du secteur art contemporain au Mucem, depuis 2011, après avoir été conservateur à Sèvres – Cité de la céramique. Il a notamment été commissaire des expositions « Au bazar du genre », « Food », «J’aime les panoramas», et « La galerie de la Méditerranée » au Mucem. Il est en outre chargé de coordonner la programmation des expositions du bâtiment Georges-Henri Rivière et de celles du Centre de conservation et de ressources, au Mucem.

  • 19h19 – 21h : Images en résistance : un récit inédit de la Palestine

Que signifie être un artiste engagé aujourd’hui ? A travers le point de vue d’artistes de Palestine ou ayant longtemps travaillé sur la Palestine, il s’agira d’explorer comment l’expression artistique peut être une arme bien plus efficace que tout discours politique sur un pays qui souffre d’une image médiatique souvent biaisée.

Avec Valérie Jouve, Arab et Tarzan Nasser - modérée par Aurélie Charon

Les frères jumeaux Arab et Tarzan Nasser sont originaires de Gaza. Ils sont nés en 1988, un an après la fermeture des dernières salles de cinéma dans la bande de Gaza. Tarzan et Arab étudient les Beaux-Arts à l’université Al-Aqsa (Gaza) et se passionnent pour le cinéma. En 2010, ils reçoivent le prix des meilleurs artistes de l’année décerné par la Fondation A.M. Qattan pour leur travail d’art conceptuel « Gazawood », une réalisation d’affiches cinématographiques pseudo-hollywoodiennes, s’inspirant des noms des véritables offensives militaires israéliennes contre Gaza. En 2013, ils réalisent le court-métrage « Condom Lead », qui raconte l’intimité perturbée d’un couple pendant la guerre. Le film est sélectionné en Compétition Officielle au Festival de Cannes. Forts de ce succès, ils écrivent « Dégradé », huis-clos dans un salon de coiffure pour dames à Gaza. Le film est la première coproduction officielle entre la France et la Palestine et est sélectionné à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes en 2015.

Photographe et cinéaste, Valérie Jouve fonde son travail sur l’alchimie entre les corps et l’espace, l’humain et le paysage urbain. Après des études d’anthropologie, Valérie Jouve suit l’enseignement de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles avant de devenir photographe et cinéaste. Elle appartient à la génération de ces artistes qui, en France, se sont éloignés de la grande tradition humaniste des reportages photographiques, sans pour autant en rejeter complètement les éléments essentiels. Les photographies et les films de Valérie Jouve relèvent tout autant de l’art contemporain et du documentaire de création que de l’anthropologie et de la sociologie. Valérie Jouve s’impose comme une photographe contemporaine majeure et est exposée au Musée d’Art contemporain de Marseille (MAC), où elle est présentée par la galerie Anne de Villepoix. En 2015, une rétrospective lui est consacrée au Jeu de Paume, intitulée « Corps en résistance ». Valérie Jouve a entrepris un travail photographique et anthropologique en Palestine, où elle séjourne régulièrement dans le camp de réfugiés de Jéricho.

Aurélie Charon est journaliste et productrice à France Culture. Elle présente l'émission Backstage qui chaque lundi soir à 23h révèle l'imaginaire d'un artiste. Elle a commencé sur France Inter en 2007, où elle réalise cinq étés durant des séries documentaires sur la jeunesse engagée dans le monde : dont les dernières, Underground Democracy (2014, à Téhéran, Gaza, Moscou et Alger) et Une série française (2015). Cet été ce sera en France : Jeunesse 2016 sur France Culture. Elle a imaginé le web-documentaire Un été à Alger avec Caroline Gillet. Elle organise des «RADIO LIVE », documentaire sur scène où sont réunis  les personnages de ses séries radiophoniques.

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