K comme Kant

K comme Kant

MOVING_IMAGE interprète la onzième lettre de l'abécédaire.

Un abécédaire d'œuvres vidéos, filmiques et multimédias...

Chaque mois, Moving_image propose un éclairage critique et prospectif sur ce domaine aux frontières mouvantes, où convergent à la fois un questionnement esthétique, social et politique de notre époque, et des enjeux liés à l’évolution des modes de production et de diffusion. Transversales et ouvertes, les séances se déroulent en présence d'artistes invités qui parlent de leur travail et de leurs recherches, ainsi que d'intervenants chroniqueurs qui apportent un regard singulier ou décalé sur la séance.

La forme de chaque séance est elle-même questionnée, redéfinie avec les artistes présentés, afin d'explorer d’autres possibilités de relations avec le public présent ou en ligne, la possibilité d’autres modes de réception et d’expérience collective des œuvres.

Un cycle proposé par Nathalie Hénon et Jean-François Rettig.

Pour cette séance de rentrée, MOVING_IMAGE reprend le même mot choisi par Gilles Deleuze dans son abécédaire, "K comme Kant". Sept films et vidéos rares composent la séance autour d'approches et de pensées spécifiques de l'espace et du temps. Crispin Gurholt filme un espace en suspens où différents personnages sont immobiles dans un présent figé. Avec de fluides mouvements de caméra, travellings et panoramiques, Peter Downsbrough scrute l'espace et explore les relations potentielles qui peuvent en émerger, et souligne que tout "agencement" est en même temps une "mise en ordre". Nir Evron filme les ruines du palais d’été du roi de Jordanie construit dans les années 60. Les mouvements de caméra, repris directement du cinéma structuraliste, épuisent le répertoire des mouvements mécaniques de la caméra. Cécile Hartmann filme deux lieux dans un mouvement d'alternance et de réversibilité : le centre financier de la bourse de Tokyo et les cratères volcaniques de l'Archipel des Açores. Les fluctuations économiques se relient aux secousses telluriques, à la recherche d'un point d'attache et d'équilibre. Christian Barani traverse une ville, Windhoek, en Namibie. Le temps de la marche et l’improvisation structurent le désir de filmer. Filmer devient ainsi un acte performatif où la rencontre avec l’autre devient un enjeu de représentation. Pour terminer la séance, Janet Riedel, Katja Pratschke et Gusztáv Hámos, proposent un hommage remarquable à "La jetée" de Chris Marker. Un homme survit à sa propre mort. Dans l’aéroport sans nom d’une grande ville étrangement familière, un homme cherche une façon d'assurer sa survie dans un système qui condamne toute personne n’ayant pas encore perdu la foi en l'individualité et la liberté.

PROGRAMME

Crispin Gurholt : Ved Ekebergåsen (Vidéo, couleur, 3’30’’, Norvège, 2011)

Peter Downsbrough : AS] IN (Vidéo, couleur, 3’35’’, Belgique/USA, 2007)

Nir Evron : A Free Moment (Vidéo, noir et blanc, 4’, Israël, 2011)

Cécile Hartmann : Kessoku (Vidéo, couleur, 7’, Japon/France, 2006)

Christian Barani : Windhoek (Documentaire, couleur,32’’, Namibie/France, 2005)

Janet Riedel, Katja Pratschke, Gusztáv Hámos : Fiasko (Fiction expérimentale, couleur, 30’, Allemagne, 2010)