Projection Les Rencontres Internationales

Les Rencontres internationales

Jour 5

Rendez-vous majeur de la création audiovisuelle contemporaine, les Rencontres Internationales créent pendant 6 jours un espace de découverte et de réflexion dédié aux pratiques contemporaines de l'image en mouvement.

"Espaces distants" - 14h - Grande salle

Juan Manuel Echavarría parle de la guerre qui échappe au regard, dans les territoires reculés de Colombie. Les lieux, vides de toute présence humaine, évoquent l’histoire violente du pays et l’impératif de nouveaux possibles. Jussie Nsana Banimba interroge la mémoire des murs de Brazzaville, qui deviennent des espaces témoins, entre le passé et le présent. Dominik Ritszel place le son comme protagoniste principal de son film, dans une ville devenue laboratoire de perception où la civilisation est en suspens. Hans Op de Beeck crée un film d’animation à partir de ses aquarelles, introduisant un degré de fiction supplémentaire dans ce qui n’est jamais la reproduction d’une réalité. Mike Hoolboom reprend les images filmées en 1967 par Jeffrey Paull, dans un hôpital psychiatrique. Cinquante ans plus tard, il interroge Donna Washington, autiste et pensionnaire de cet hôpital à l’époque, qui raconte sa propre histoire à partir des images du film.

"Dépossessions" - 14h30 - Auditorium

A Brazzaville, Wojtek Doroszuk suit un homme dans sa traversée de la ville, promenade quotidienne, comme un rituel dans le chaos. Rob Todd examine les variations de la lumière comme condition de possibilité de la vision. Nicolas Boone nous place dans un futur proche, dans lequel les villages d’une région subsaharienne sont désertés, et où seuls les fous, les handicapés, les enfants soldats continuent à errer sur les terres arides. Dans un climat de survie, la vie sociale est rude.

Wojtek Doroszuk: Prince | Doc. expérimental | hdv | couleur | 18:50 | Congo (Brazzaville) | 2014
Rob Todd: ICE | Film expérimental | 16mm | noir et blanc | 9:0 | USA | 2015
Nicolas Boone: PSAUME | Fiction | 4k | couleur | 48:20 | Sénégal | 2015

Séance spéciale avec Philippe Grandrieux - 15h - Grande salle

« L’objet de Meurtrière c’est La Chose. La Chose est insensée, folle, intenable, hystérique, grotesque, phobique, dangereuse, brutale, dévorante, sauvage, sexuelle, imprévisible, sidérante, frénétique, atroce, inquiète, effrayante, extatique, désirable, vulgaire, perverse, embarrassante, impudique, nerveuse, obscène, sacrée, sacrifiée, furieuse, meurtrière. Mais avant tout, La Chose est sans intention. » Philippe Grandrieux

Philippe Grandrieux: Meurtrière | Film expérimental | hdv | couleur | 61:0 | France | 2015

"Non résolu" - 16h30 - Auditorium

Cecilia Lundqvist décrit l’incapacité de l’être humain à saisir la fugacité des choses. Simon Gerbaud fait progressivement disparaître des objets, dématérialisant l’existence des objets et la croyance que nous avons en eux. Brit Bunkley filme les tourbillons de poussière dans des villes abandonnées du désert californien. John Skoog filme la maison du fermier Karl-Göran Persson. Au début des années 40, celui-ci avait commencé à fortifier sa petite maison, pour offrir un refuge aux villageois en cas d’invasion soviétique. Eléonore de Montesquiou fait le portrait monologue de Kyril Zinovieff, alors âgé de 100 ans. Il livre ses impressions au sujet de la Russie. Né en 1910 à Saint Petersburg, enfant pendant la Révolution russe, sa famille s’enfuit en Estonie, puis s’établit en Angleterre, où il devient officier de renseignement et traducteur. Anthony Haughey explore les narrations idéologiques et politiques, et propose une réflexion sur le massacre de Srebrenica, en 1995, où plus de 8000 hommes ont été tués par l’armée de la République serbe de Bosnie.

Séance spéciale avec Rodolphe Burger - 17h - Grande salle

Benoit Peverelli scénographie et met en image un poème sonore de Rodolphe Burger réalisé à partir du poème «S’envolent les colombes» de Mahmoud Darwich, en hommage à Alain Bashung. « Une île, un campement, une flamme dans la nuit. Un groupe d’hommes perdu, mais debout, dans l’immensité d’un ciel, d’un désert, d’un océan, un territoire universel indivisible et indisputable, l’absence de frontières, la non-existence d’une fin. La répétition, le mouvement récurrent, le cycle de l’astre de l’aube au crépuscule, du crépuscule à l’aube. » (Benoit Peverelli)

Table ronde "Politique de l’image" - 18h - Auditorium

Des programmateurs, des curateurs et des responsables de musées, de lieux d’art et de cinéma, évoquent leurs recherches et leurs projets, et débatent avec le public présent.

INTERVENANTS :

Fabrice Montal, Programmateur, cinéma et nouveaux médias — volets québécois, canadien et international - La Cinemathèque québécoise, Canada

Emília Tavares, Curatrice - Museu Do Chiado - Museu Nacional de Arte Contemporanea, Portugal

Çelenk Bafra, Curatrice - Istanbul Modern, Turquie

"Lentement devant" - 19h - Grande salle

Mariangela Ciccarello et Philip Cartelli évoquent l’île volcanique apparue en 1831 à quelques kilomètres de l’île de Lampedusa, provoquant un conflit international, avant de disparaître six mois plus tard. Avec Mauro Herce, nous traversons l’océan sur un cargo, dont la machinerie semble dévorer les marins. Il s’agit peut-être d’un bateau à la dérive, ou simplement du dernier spécimen d’une espèce en voie de disparition, avec ses moteurs qui fonctionnent sans pouvoir être arrêtés.

Mariangela Ciccarello, Philip CARTELLI: LAMPEDUSA | Fiction expérimentale | hdv | couleur et n&b | 13:44 | USA | France | 2015
Mauro Herce: Dead Slow Ahead | Documentaire | 4k | couleur | 74:0 | France | 2015

"Une nuit au musée" - 19h - Auditorium

Arthur Fléchard envisage son jardin comme un médium d’expérimentation où la pelouse tondue devient une composition esthétique. Roswitha Schuller et Markus Hanakam analysent les discours sur l’histoire de l’art, et recherchent l’ordre secret que comporte tout désordre. Bubi Canal décrit les manifestations inconscientes de différents personnages, pour lesquels la mémoire, l’imagination et la réalité sont inextricablement liées. Dans une galerie d’art, Crispin Gurholt assigne à ses modèles les mêmes rôles qu’ils jouent dans la réalité, curateur, critique, galeriste. Loïc Vanderstichelen et Jean-Paul Jacquet suivent un chercheur qui répertorie une collection destinée à un nouveau musée en construction. Son point de vue scientifique se heurte à des sentiments émotionnels exacerbés qui le conduiront à une confusion mentale. Alexander Glandien filme les zones de travail d’un musée d’art contemporain. Zapruder explore une variété d’articulations et de dimensions entre le vrai et le faux, et déroulent ce qui ressemble à un almanach de la vision.

"Architectures" - 21h - Auditorium

Fréderic Nauczyciel propose un rituel. Le vogueur Kendall Mugler met ses talons aiguille rouges, et remplit l’espace architectural d’une énergie théâtrale, sauvage, hautement technique, audacieuse. Dans un simulacre réel et virtuel de bâtiments historiques européens, Michelle Deignan fait parler deux voix distinctes, l’une cite des paroles de Kraftwerk, l’autre récite des extraits d’un roman de science-fiction écrit en 1827. Jasmina Cibic filme quatre personnages, dont la parole est constituée d’extraits de discours sur l’architecture. Elle interroge le lien entre architecture et idéologie. Su-Mei Tse entreprend une marche faisant le vide comme un moment de suspension, cet espace indéfini semblable à une respiration avant tout commencement. Sébastien Durante sculpte son propre buste, et le jette ensuite à l’eau pour la postérité. Pierre-Jean Giloux se réfère au Métabolisme, un mouvement architectural japonais des années 60, dernière utopie moderniste du XXème siècle. A la Havane, Didier Faustino filme le bâtiment de l’architecte italien Vittorio Garati, construit dans les années 60, pour une école de danse qui n’a jamais existé. Sasha Pirker et Lotte Schreiber filment les espaces d’exposition de l’Architektur Forum au Tyrol. La bande son décrit l’usage du bâtiment, alors que les images offrent des vues fragmentaires et statiques.