De l’underground libanais aux nouvelles scènes du Caire et du Maghreb, la jeunesse arabe a fait sa révolution.
Mashrou'Leila
Les révolutions arabes ont bel et bien donné des ailes et de nouveaux statuts à des artistes qui faisaient figures de précurseurs isolés. Le groupe Mashrou’ Leila sont de ceux-là. Originaires de Beyrouth, les six membres n’ont jamais cessé de faire valoir leur liberté d’expression y compris dans les moments de crise les plus tendus de l’histoire récente du Liban. Evoluant dans la scène underground locale, leurs ritournelles aux accents de rock à la sauce orientale ont su trouver leur public grâce à une audace parfois controversée. Preuve de leur éclectisme, le groupe a collaboré pour le dernier album Raasük avec le trompettiste français Erik Truffaz. Leurs chansons souvent politiques n’hésitent pas à rire du consumérisme ambiant, à évoquer la sexualité, l’immigration, la guerre ou encore l’homosexualité, bousculant parfois les codes d’une société libanaise en plein questionnement. Très récemment, toujours dans cette volonté de faire bouger les codes et les mœurs, le leader de Mashrou’ Leila, Hamed Sinno, a dévoilé son homosexualité au grand jour comme on publierait un manifeste. Il a alors déclaré : « On peut poursuivre son rêve après son coming out ! ».
Acid Arab
Acid Arab démocratise en France une musique moyen-orientale ancestrale trop souvent méconnue en lui dessinant avec amour un habit d’apparat électronique sur mesure. Pour achever en beauté leur tournée de DJ sets auréolée d’un succès public phénoménal en France et en Europe, Guido Minisky et Hervé Carvalho présenteront leur création live sur la scène de la Gaîté Lyrique. En invitant un musicien sur scène, les deux DJs passent une nouvelle étape dont nous serons les témoins privilégiés.
Maurice Louca
Maurice Louca prend lui aussi des chemins de traverse. Fer de lance de la musique expérimentale égyptienne, il est aujourd’hui respecté dans le monde entier et comparé à des artistes comme Flying Lotus. Aux côtés de Mahmoud Waly (basse et musique électronique) et Mahmoud Refat (percussions et musique électronique), il a fondé le groupe Bikya. En véritable chef d’orchestre, Maurice Louca explore les méandres des musiques électroniques passant avec une agilité déconcertante de la drum and bass, au funk ; de la techno au trip hop. Membre du groupe Alif Ensemble, Maurice Louca a également composé pour le théâtre, le cinéma. Son passage en France est un événement rare à ne pas manquer !
le festival d'île-de-france
A l’initiative du Conseil Régional d'Île-de-France, le Festival d'Ile de France propose chaque année, aux mois de septembre et d’octobre, une trentaine de concerts dans des lieux du patrimoine francilien. Sa programmation variée, articulée autour d'une thématique forte, présente des musiques classiques, du baroque à la création contemporaine, des musiques du monde et des musiques rock ou électroniques, avec bien souvent des passerelles entre ces répertoires.
Intitulé cette année « Tabous – Musiques et Interdits » le festival vous emmène pour un voyage musical du 6 septembre au 12 octobre 2014 pour 30 concerts dans 25 lieux en Ile-de-France.
Autour du concert - table ronde
Censure et liberté : le pouvoir de l'art
Mercredi 24 septembre à 19h30, Archives Nationales de France, Hôtel de Soubise, 60 rue des Francs Bourgeois, 75003 Paris
Table ronde avec notamment Pascal Ory, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris 1 et Daniel Brown, journaliste, grand reporter, vice-président de Freemuse, organisation internationale indépendante qui travaille en faveur de la liberté d’expression des musiciens et des compositeurs dans le monde entier.
Animée par Pierre Fournié, conservateur général du Patrimoine, responsable du département de l'action culturelle et éducative aux Archives nationales.
S'interroger sur la censure, c'est de fait chercher à savoir qui s’octroie le pouvoir de censurer. Quelles peuvent être les conséquences de cette censure tant sur le rayonnement culturel d’un pays que sur sa création artistique, et comment en comprendre l'une de ses finalités : l’autocensure ? A l’opposé, comment l’art officiel peut-il être utilisé à des fins de propagandes ? Trois regards, trois spécialistes apporteront leurs visions et analyses de ce phénomène universel et répondront à la question pourquoi l’art fait-il peur ?
Entrée libre, réservation obligatoire au 01 58 71 01 01 ou sur www.festival-idf.fr
Sensibilisation scolaire
Création musicale et révolutions arabes
Renseignements et inscription au 01 58 71 01 13
Entrée libre, réservation obligatoire au 01 58 71 01 01 ou sur www.festival-idf.fr
