Pour sa deuxième soirée, Loud & Proud se lance dans une exploration musicale de la rêverie, qu’elle soit soul avec Arlo Parks, pop avec Nakhane ou quasiment punk avec Sacred Paws.
Le nouveau messie pop est sud·africain. Révélation des TransMusicales de Rennes, écrivain, acteur engagé et éblouissant dans le film Les Initiés de John Trengove, Nakhane est un artiste transversal qui transforme en or (et en paillettes) tout ce qu'il touche.
C’est en chantant dans les chorales d'église qu'il a trouvé sa vocation, mais c’est en traînant dans les clubs gays qu'il a trouvé une personnalité forte pour sa musique qui réinterprète la soul en la teintant d'électronique, de rock et d'influences africaines. Aussi bien inspiré par James Baldwin que par Anohni, avec qui il a chanté en duo, Nakhane a tout pour devenir une pop star planétaire.
La synthpop maîtrisée et mélancolique de First Hate, duo danois composé de Joakim Nørgaard et Anton Falck Gansted, est aussi bien habitée par les fantômes de l'euro-dance des années 90 que par des références très sérieuses comme Brian Eno ou Philip Glass. La voix grave d'Anton achève de nous enchanter.
Duo formé par la guitariste Rachel Aggs (membre du groupe queer Shopping présent à la première édition de Loud and Proud) et la batteuse Eilidh Rodgers (de feu Golden Grrrls), Sacred Paws balance avec une simplicité désarmante sa joie et son fun via des morceaux indie-pop à l'énergie post-punk.
Cleo Tucker et Harmony Tividad aka Girlpool, duo californien oscillant entre indie rock folk et dream pop impressionniste, sort What Chaos Imaginary, un troisième album puissant évoquant le chaos que peut provoquer une transition et les bouleversements que cette nouvelle vie suscite. Girlpool se joue des clichés du genre et déploie de subtiles harmonies vocales pour dire les luttes des jeunes trans.
Arlo Parks, jeune londonienne de 18 ans d’origine nigérienne, nous a bluffé·e·s avec seulement trois titres au groove impeccable et à la mélancolie soul. Avec une poésie folle et un peu ironique, elle décrit son quotidien au cœur d'une génération découragée, anxieuse et "super sad", pleure son amour en fuite ("So take your orchids/Elsewhere, elsewhe-re/I loved you to death/And now I don’t really care") ou parle à son crush du moment ("You are the one I will base my romantic garbage on").
Vous n’êtes pas prêt·e·s d'oublier la voix et le flow de cette "black kid" qui écoute de l'emo, refuse de danser sur n'importe quoi et tombe amoureuse d'une fille en cours d'Espagnol.
Dim. 07.07.2019 à 16h30
Dim. 07.07.2019 à 16h15
