O comme Obsolète

O comme Obsolète

Quinzième lettre de l'abécédaire MOVING_IMAGE : obsolète.

Chaque mois, MOVING_IMAGE propose un éclairage critique et prospectif sur ce domaine aux frontières mouvantes, où convergent à la fois un questionnement esthétique, social et politique de notre époque, et des enjeux liés à l’évolution des modes de production et de diffusion. Transversales et ouvertes, les séances se déroulent en présence d'artistes invités qui parlent de leur travail et de leurs recherches, ainsi que d'intervenants qui apportent un regard singulier sur la séance.

Un cycle proposé par Nathalie Hénon et Jean-François Rettig.

 

Pour la quinzième lettre de son abécédaire, MOVING_IMAGE propose de découvrir le regard et le questionnement d'artistes et de cinéastes autour de la notion d’obsolescence. Avec la projection de 3 films et vidéos rares qui interrogent notre histoire contemporaine, les traces d'utopies du vingtième siècle et leur abandon.

Nicolas Wagnieres, Benoit Peverelli : hotel jugoslavija 1.0
Documentaire, 16mm, couleur, 12'50'', Suisse/Serbie, 2006

Ce film retrace l’histoire de l’hôtel JUGOSLAVIJA, à Belgrade, témoin d’une époque passée et des multiples changements historiques qu’a connu le pays depuis lors. A travers les témoignages d’un ancien directeur et d’anciens employés, l’histoire du bâtiment nous est racontée et renaît en partie tandis que la caméra balaie l’architecture par de longs travellings et panoramiques, jusqu’à nous ramener dans un présent en chantier.

Nicolas Wagnières est diplômé de l’Ecole supérieure d’audiovisuel de Genève, il a enseigné le cinéma à l'Ecole supérieure des beaux-arts de Genève. Benoît Peverelli est photographe et chef opérateur. Tous deux vivent et travaillent en Suisse.

Knut Åsdam : Tripoli
Fiction expérimentale, hdv, couleur, 24', Norvège, 2010

A Tripoli, ville du nord du Liban, se trouve ce qui reste de l’un des projets architecturaux les plus distinctifs au monde : un centre international d’exposition, conçu par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer en 1966, et laissé à l’abandon depuis le déclenchement de la guerre civile en 1975. Dans une forme qui oscille entre le documentaire d’architecture et une représentation théâtrale incohérente, le film décrit tout à la fois le lieu et, comme un sous entendu, l’histoire violente qui a laissé ce site dans un état d’inachèvement et de délabrement. Les vestiges modernistes apparaissent déboîtés, et fonctionnent comme un monument à une époque optimiste au Moyen Orient, qui semble maintenant bien distante.

Knust Åsdam vit et travaille en Norvège. Il a étudié au Goldsmiths College de Londres, à la Jan van Eyck Akademie aux Pays-Bas, et a suivi le Whitney Museum Independent Study Program à New York. Son travail artistique s'intéresse à la manière dont chaque individu construit et négocie son identité, en relation avec l’organisation et les modifications de notre société contemporaine. Il a été exposé notamment à la Tate Modern à Londres, à la Biennale de Venise, à la Biennale d’Istanbul, au Moderna Museet de Stockholm, au PS1 MoMA à New York, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.

Raphaël Cuomo, Maria Iorio : Sudeuropa
Fiction documentaire, dv, couleur, 40', Suisse/Pays-Bas/Italie, 2007

Sudeuropa examine comment les politiques migratoires nationales et européennes se matérialisent à Lampedusa et reconfigurent l’espace, le temps et la vie quotidienne de cette petite île italienne. La vidéo fait le portrait de plusieurs travailleurs, arrivés en Italie avant l’application des accords de Schengen, et évoque la présence sur l’île des migrants en montrant les sites de leur arrivée, de leur enfermement et de leur renvoi. Journalistes et cameramen complètent le dispositif policier qui aligne les corps, les présente face aux caméras, les met en scène, donne forme aux figures habituelles des "clandestins" aux frontières méridionales de l`Europe.

Raphaël Cuomo et Maria Iorio vivent et travaillent à Berlin. Ils collaborent depuis leurs années d’études à Genève. Leur travail a été exposé dans de nombreux événements, centres d’arts et musées, notamment à  la 54e Biennale de Venise dans le cadre de l’exposition “The Maghreb Connection – Movements of Life Across North Africa”.