Chicago, ville du hardcore, ville du jazz et du post-rock, ses lignes architecturales et ses eaux : une source d'inspiration inépuisable pour ses musiciens, de Steve Albini (Shellac) à Ian Williams (Battles) qui se dévoilent dans ce beau documentaire.
Parallax Sounds, réalisé par Augusto Contento (Strade d'Acqua, 2009) explore Chicago et plus précisément la connection très intime qui existe entre sa bouillonnante scène musicale et son architecture, ses paysages urbains à la fois vertigineux et marqués par la présence du lac Michigan.
En entrelaçant avec maestria des séquences d'interviews et de merveilleux plans de la ville, redécoupée - voire redéployée - pour l'occasion dans toute sa grâce, ce documentaire interroge l'intéraction nécessairement en jeu entre un artiste et son biotope, une relation qui innerve l'oeuvre de bon nombre des musiciens de la troisième plus grande métropole américaine : Steve Albini (guitariste de Shellac et célèbre producteur de PJ Harvey, Pixies, Nirvana, Electrelane), David Grubbs (Gastr del Sol), Damon Locks (The Eternals), Ian Williams (Don Caballero, Battles) ou le saxophoniste Ken Vandermark dévoilent parfois avec pudeur, toujours avec émotion, le lien si particulier qui les unit à Chicago, cité de l'industrie et de la modernité, de Frank Lloyd Wright et d'Al Capone, de la House Music et du hardcore, autant de facettes d'une même réalité. Une créativité non démentie aujourd'hui, qui fait le lien entre les énergies underground d'hier et le maelström esthétique de demain.
Ce documentaire tout à la fois musical, politique, musical et surtout nécessaire (projeté en avant-première française !) fait la part belle aux sensations et aux respirations, sans perdre de vue l'essentiel : la poésie du béton.
En présence de Giancarlo Grande, producteur
Réal. : Augusto Contento (2012, 94’, VOSTFR)
Prod. : Cineparallax