Présentée dans le cadre de F.A.M.E, festival cinéma & pop culture de la Gaîté lyrique.
Une séance de minuit avec MUBI, web-cinéma international et partenaire du festival. En présence d'Anaïs Lebrun (MUBI).
Longtemps perdu et invisible, The American Dreamer saisit un Dennis Hopper survolté et optimiste au sommet de sa gloire, en prince hippie du nouvel Hollywood.
Tourné en un mois, entre Los Angeles et son refuge de Taos au Nouveau Mexique, le film de LM Kit Carson et Lawrence Schiller suit Hopper à un tournant de sa carrière, alors qu’il est en plein milieu du montage de The Last Movie, le film qui devait être son chef-d’oeuvre, et causera sa perte dans le monde des studios.
Alors qu’Easy Rider vient d’engranger 60 millions de $ au box office pour un budget de 360 000$, Hopper apparaît, au côté de quelques autres, comme le sauveur d’un système hollywoodien en déroute. Obsédé par les armes, entouré de filles souvent nues, régnant en quasi gourou sur une cour fascinée, Dennis s’épanche sur son enfance malheureuse, la création, Orson Welles, affirme qu’il est une lesbienne, se désespère en salle de montage… Malgré la rhétorique et la panoplie beatnik, c'est autant l’ombre de Charles Manson, leader halluciné et meurtrier de la Family, que celle de Woodstock qui semblent planer sur le film.
The American Dreamer reflète un moment clé pour Hopper et l’Amérique – les idéaux hippies qui ont enflammé le pays et les rêves de révolution deviennent confus, embrûmés, et se dissolvent dans la nature humaine et les ego trips. Un témoignage rare sur la fin d’une époque, et un portrait d’un des artistes les plus déjantés de sa génération, le véritable Rebel Without A Cause d’Hollywood.