Les programmes d’une télévision imaginaire, fantaisiste et fantasmée, se succèdent, nourris de nombreuses chansons qui sont autant de déclarations d’amour de l’artiste contemporain Phil Collins à sa ville natale, Glasgow.
dans le cadre de
f.a.m.e 2015 - film & music experience
mention du jury f.a.m.e 2015
Tomorrow Is Always Too Long
En compétition, première française
de Phil Collins (UK, 2014, 82’, VOSTF)
Quizz, talk-show, émission de télé-achat, d'aérobic, de développement personnel, voyance, interludes animés, chansons à tous les étages et à tue-tête : la drôle de chaîne TV qu'invente l’artiste britannique Phil Collins (nominé au prestigieux Turner Prize en 2006) brosse un portrait inédit de Glasgow. Ce projet est au départ une commande publique, dans le cadre des Jeux du Commonwealth 2014 - de retour en Ecosse pour la troisième fois : évènement d’importance ! Phil Collins prend un malin plaisir à détourner l’idée initiale d’un documentaire sur Glasgow pour renouer avec son amour du dispositif “pop”.
Depuis son triptyque The World Won’t Listen (karaoké de fans indonésiens, colombiens et turcs des Smiths) ou son installation They Shoot Horses (sur un marathon disco à Ramallah), il s’empare en effet avec gourmandise des musiques populaires qui opèrent pour lui comme des caisses de résonance sociales et politiques. Pour ce TV-opéra à l’esthétique rétro/futuriste, il est allé à la rencontre des habitants de Glasgow, écumant les maternités, les écoles, les clubs pour personnes âgées, les centres sociaux. Il leur a demandé de chanter, de prévoir le futur, de débattre, de nous guider à travers la prison la plus connue de la ville. Ou de danser comme s’il n’y avait point de lendemain. Le tout dans une fière et savoureuse langue écossaise aux accents de rocaille. Film frondeur, rivé au réel tout en le tordant dès que possible, Tomorrow Is Always Too Long est une déclaration d'amour à une ville et à ses habitants, observés avec intensité et malice. Lorsqu'une étude sociologique se transforme en tube pop.