Tandis que les femmes désertent les métiers de l’informatique, leur voix devient omniprésente sous la forme servile des assistantes numériques. Une projection et une table ronde reviennent sur l’histoire de l’invisibilisation des femmes dans ce secteur.
Table ronde : Une femme disparaît
Elles se prénomment Siri, Alexa, Cortana, Tay, Xiaoice. Leur voix est devenue omniprésente dans les foyers comme dans les smartphones, tel un écho lointain et fantomatique des opératrices de téléphonie. Ces avatars genrés, bon(ne)s à tout faire, secrétaires de poches perpétuent une image stéréotypée de la femme qui serait plus apte par nature au travail de service et au travail émotionnel.
Le travail des femmes dans le numérique est de plus en plus invisibilisé : cantonnées dans le pink ghetto de travailleuses des réseaux sociaux, agents de nettoyage du web (dont elles modèrent les contenus) ou turcs mécaniques délocalisés entraînant les intelligences artificielles. Cette table ronde se plonge dans cette histoire longue et s’intéresse à la persistance de certains motifs.
Intervenantes
- Caroline Martel : réalisatrice
- Elisa Giardina Papa : artiste et chercheuse
- Clotilde Chevet : doctorante en sciences de l'information et de la communication
Projection : Echo Eliza Alexa de Stefani Glauber
Allemagne, 2017, 6 min
Ce film dresse l'histoire de trois figures féminines : la nymphe Echo, le programme informatique Eliza, écrit en 1966 permettant à un humain de converser avec un ordinateur, et Alexa, l’assistante numérique développée par Amazon.
Dans le cadre de l'exposition Computer Grrrls
Vingt-trois artistes et collectifs internationaux livrent un regard critique et incisif sur les technologies numériques. Elles revisitent l’histoire des femmes et des machines et esquissent des scénarios pour un futur plus inclusif.