De Beyrouth à Paris en passant par Berlin, une soirée pour redessiner en musique le féminisme protéiforme du XXIè siècle.
Yasmine Hamdan
Véritable icône underground. Avec son duo Soapkills, elle fût pionnière d’un style electro-rock au Moyen-Orient. Avec son premier album elle remet au goût du jour l’héritage des grandes chanteuses arabes du siècle dernier comme Aisha El Marta, Nagat el Saghira ou encore Mounira El Mehdeyya. Accompagnée de nappes électroniques et de guitares acoustiques, la voix envoûtante de Yasmine développe un style hybride qui a su séduire Marc Collin, le fondateur du collectif Nouvelle Vague qui a réalisé son album. Désormais installée à Paris, elle a aussi bien collaboré avec Jim Jarmusch en tant qu’actrice qu’avec Mirwais, l’ancien Taxi Girl pour le projet Y.A.S ou encore CocoRosie. Ses textes remettent en cause la société et prônent l’émancipation avec urgence et délicatesse.
Planningtorock
Pousser encore plus loin cette idée d’indépendance. Planningtorock fait flirter sa musique avec le militantisme, dans un style électro-pop unique et décalé. Celle qui se fait désormais appeler Jam s’appelait autrefois Janine Rostron. Anglaise d’origine, elle part à Berlin et s’immerge dans la musique électronique. Très vite son style se durcit, prend de l’ampleur et se trouve une mission : lutter contre la discrimination sexuelle tout en posant les bases d’un féminisme nouvelle génération. Avec sa musique comme seule alliée, elle utilise des effets sur sa voix pour la rendre asexuée, ou plutôt « desexuée ». Proche de The Knife et de LCD Soundsystem, elle a monté son propre label Human Level, une nouvelle volonté sans doute de bousculer les genres. Dans ses textes elle fustige le patriarcat et conspue la misogynie avec une détermination qui n’affecte jamais sa sensibilité musicale. Ses concerts sont des messes futuristes inoubliables.
Léonie Pernet
Léonie Pernet a des nuits plus belles que nos jours. De ses errances nocturnes, elle a gardé la lumière, l’insouciance et l’inspiration. Nourrie de musiques électroniques tendance Aphex Twin et de la verve d’une Patti Smith, elle fait aujourd’hui figure d’OVNI dans une scène française parfois trop morne. Depuis 2010, elle est à l’initiative des soirées « Corps vs Machine ». Repérée pour son Mix Pour Tous, samplant des fragments de discours de Christiane Taubira sur des musiques de Robert Wyatt ou Brian Eno, cette multi-instrumentiste devrait mettre un point d’exclamation à cette soirée !
Le festival d'Île-de-France
A l’initiative du Conseil Régional d'Île-de-France, le Festival d'Ile de France propose chaque année, aux mois de septembre et d’octobre, une trentaine de concerts dans des lieux du patrimoine francilien. Sa programmation variée, articulée autour d'une thématique forte, présente des musiques classiques, du baroque à la création contemporaine, des musiques du monde et des musiques rock ou électroniques, avec bien souvent des passerelles entre ces répertoires.
Intitulé cette année « Tabous – Musiques et Interdits » le festival vous emmène pour un voyage musical du 6 septembre au 12 octobre 2014 pour 30 concerts dans 25 lieux en Ile-de-France.
Autour du concert - table ronde
Femmes artistes, femmes engagées
Mercredi 8 octobre à 19h30, Sciences Po, Paris 7e
Table ronde avec Geneviève Fraisse, philosophe, historienne de la pensée féministe, directrice de recherche au CNRS, a notamment écrit A côté du genre, sexe et philosophie de l'égalité (Le Bord de l'eau, 2010);Hyacinthe Ravet, sociologue et musicologue, maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches à l’Université Paris-Sorbonne, a notamment écrit Musiciennes, enquête sur les femmes et la musique (Editions Autrement, 2011), Jam Rostron, chanteuse et leader du groupe Planningtorock.
Animée par Jeanne-Martine Vacher, journaliste, directrice éditoriale des sites melozzoo.org et decibels-blog-jeannemartinevacher.com
Les femmes artistes participent activement à l’avancée de la cause féministe de par leur message d’émancipation et la mise en avant dans leur travail de leur identité. Elles initient dans l'espace public un renouvellement de l’image de la femme, de son corps et de ses ambitions. Qui sont ces femmes et comment vivent-elles leur engagement féministe dans leur art ? Comment ont-elles dépassé les interdits et tabous socio-culturels, et, encore aujourd'hui, quels sont les freins à leur expression artistique ?
Regards de femmes sur un combat toujours d’actualité.
En collaboration avec le programme PRESAGE
Entrée libre, réservation obligatoire au 01 58 71 01 01 ou sur www.festival-idf.fr
Sensibilisation scolaire
Regards sur trois femmes artistes, trois façons différentes d’être femme
Renseignements et inscription au 01 58 71 01 13