Zivan vit dans un petit village serbe, entouré de cochons et de poules. Il aime le punk. Seul mais enthousiaste, il tente d’organiser la sixième édition de son festival. Peut-être que cette année, il ne perdra pas d’argent…
dans le cadre de
f.a.m.e 2015 - film & music experience
Zivan Makes a Punk Festival
En compétition, première française
de Ognjen Glavonic (RS/ME, 2013, 63’ VOSTF)
Don Quichotte vit encore ! Il est serbe, il arbore un chapeau qui rendrait fou de jalousie Pharell Williams et il adore le punk. Dans son petit village au fin fond de la campagne, entouré de cochons et de poules, Zivan n’a qu’un seul but, qui tourne à l’obsession : organiser la sixième édition de son festival rock. Depuis cinq ans, vaille que vaille, il parvient à fédérer ses amis et quelques groupes locaux pour un évènement totalement DIY. Poète à ses heures, promoteur mal organisé, à la fois candide et rusé, sa passion est communicative et crève l’écran. Il souhaite faire évoluer les mentalités de ses contemporains et ouvrir leurs horizons culturels. Et accessoirement gagner sa vie en accomplissant l’un de ses rêves les plus chers.
Pour cette sixième édition, il décide donc de voir grand et de s’internationaliser en invitant un groupe slovaque. Les problèmes commencent… Ognjen Glavonic, très proche de son personnage, le suit dans ses moindres mouvements. Son film est de ceux qui épousent le réel sans orienter l’opinion du spectateur. Zivan est-il fou ? Zivan escroque-t-il son monde ? Quelle est ici la fiction, la réalité ? Comment envisager ce drôle de bonhomme, dont l’obstination confine parfois à la cécité ? Le village de Tomasevac, situé dans les environs de Belgrade, devient ainsi la scène d’une pièce absurde, dont les moulins se dévoilent peu à peu. La bataille à laquelle se livre Zivan est aussi la notre face à ce film : sous une forme pas si simple qu’elle en a l’air, il questionne avec finesse notre position face à une épopée contemporaine largement fantasmée, en une belle métaphore des possibilités du cinéma.