Des pistes pour comprendre la notion de réparation dans les crimes environnementaux

Des pistes pour comprendre la notion de réparation dans les crimes environnementaux

Réunis pour accompagner le cycle "Ce qui dépend de nous", voici un lexique, une sélection d'articles, livres, podcasts et sites internet pour comprendre rapidement les enjeux de la réparation dans les crimes environnementaux.

Lexique :

  • Écocide
    Construit à partir des mots écosystème et génocide, ce néologisme désigne l'endommagement important voire la destruction d'un écosystème par l'action directe ou indirecte de l'être humain, comme une marée noire, ou la déforestation des forêts tropicales. Depuis la deuxième moitié du Xxe siècle, on compte diverses tentatives d'intégrer ce crime au droit international ou de créer une juridiction purement environnementale afin de le faire reconnaître.

  • Écophagie
    Littéralement, « consommation d'un écosystème ». Créé par un spécialiste en nanotechnologie et abondamment utilisé en science-fiction dès les années 1950, ce terme s'applique aujourd'hui à tout événement susceptible de profondément altérer notre planète et diminuer sa capacité à se réparer seule, comme la désertification, le développement de la monoculture, l'extinction d'une espèce, ou tout simplement la croissance inexorable de l'espèce humaine.

  • Justice climatique
    Cette idée veut établir un lien entre les effets des changements climatiques et les concepts déjà reconnus de justice environnementale et de justice sociale, en examinant des questions telles que l'égalité sociale, les droits de l'homme et les responsabilités historiques face au changement climatique. Défendant la proposition fondamentale que les peuples les moins responsables de ce problème en subissent les conséquences les plus graves, de nombreuses actions en justice sont intentées à l'international : les Nations Unies en recensent près de 900 en cours en 2017.

Des sites à explorer :

  • Global alliance for the rights of nature : http://therightsofnature.org/
    Cette alliance promeut la reconnaissance et la protection des droits de la Nature et recense les actions, événements et ressources documentaires.

  • INTERPRT : http://www.interprt.org/
    Ce groupe de recherche transdisciplinaire enquête sur les crimes environnementaux dans la région pacifique.

  • End ecocide on earth : https://cop21.endecocide.org/en/
    Ce site apporte un point de vue et des ressources juridiques sur l'écocide.

Un article :

Des livres à retrouver au centre de ressources :

  • Un nouveau droit pour la terre : pour en finir avec l'écocide de Valérie Cabanes, Seuil (2016)
    Dans cet ouvrage très documenté, la juriste spécialiste des droits de l'homme, Valérie Cabanes défend la reconnaissance juridique du « crime d'écocide ». Elle prône une métamorphose du droit international autour d'une nouvelle valeur, l'écosystème Terre, afin de protéger le vivant, même non-humain. Après un inventaire des différents types d'atteintes aux écosystèmes (conséquences des industries agroalimentaires, chimiques, nucléaires...), elle s'interroge sur la manière de prévenir le préjudice ou de demander réparation des préjudices en cours.

  • Penser l'anthropocène, ouvrage collectif sous la direction de Rémi Beau et Catherine Larrère, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques (2018)
    Pour la première fois dans l'histoire de la planète, une époque géologique serait définie par l'action d'une espèce : l'espèce humaine. Mais c'est le plus souvent une vision occidentale que l'on adopte pour décrire l'anthropocène, au risque de tenir à l'écart le reste du monde, humain et non humain. Cet ouvrage est issu d'un colloque organisé par Philippe Descola et Catherine Larrère, qui s'est tenu au Collège de France peu avant la COP21. Il propose un panorama complet des pensées actuelles sur l'anthropocène et réunit les contributions d'une quarantaine de chercheurs d'horizons multiples. Il révèle la pluralité des récits en tenant compte de la dimension sociale, genrée et inégalitaire de la question climatique.

  • Comment pensent les forêts : vers une anthropologie au-delà de l'humain de Eduardo Kohn, Zones Sensibles (2017)
    Après une longue enquête chez les Runa d'Amazonie équatorienne, l'anthropologue américain Eduardo Kohn étudie la forêt amazonienne en tant qu'écosystème le plus dense et le plus complexe sur Terre. Il s'intéresse à la façon dont les non-humains voient les hommes et interagissent avec eux. Dans cet ouvrage illustré d'anecdotes et de photographies, la forêt apparaît comme un tissu d'êtres vivants (humains, animaux, plantes) qui pensent et communiquent ensemble.

  • Crime climatique stop : l'appel de la société civile Ouvrage collectif, Seuil (2015)
    Attac et 350.org ont publié ce livre manifeste trois mois avant la COP21 : cet ouvrage dénonce l'absence de prise en compte de l'urgence climatique pointée par les scientifiques. Il porte la voix de personnalités du monde entier, de chercheurs, mais aussi de victimes. Tous ces textes rappellent la réalité du réchauffement climatique en cours, les souffrances et les inégalités qu'il produit et montrent différentes voies pour sortir de l'âge des fossiles.

Des podcasts à écouter :




Cet article est associé au cycle :

Ce qui dépend de nous
Cycle

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Penser, sentir et agir l’écologie

20.02–12.06.19

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