Ce rendez-vous cinématographique des Inrocks, dédié aux formats courts et au jeune cinéma, présente trois films en présence de leurs réalisateur·rice·s.
Cette année, le festival des Inrocks est placé sous le signe de l’Avenir, grand motif de cette nouvelle édition. La thématique résonne tout particulièrement avec notre soirée consacrée aux courts métrages puisque ces films, souvent premiers jalons d’une filmographie en train de se faire, constituent en soi une promesse d’avenir. L’occasion est donc idéale pour mettre en lumière trois films et trois cinéastes qui, on l’espère, feront le cinéma français de demain.
Fanfreluches et idées noires - D’Alexis Langlois - 2016 - 27 min 14
En présence du réalisateur
Premier film produit d’Alexis Langlois, réalisé avec le G.R.E.C (Groupe de recherches et d'essais cinématographiques). Fanfreluches et idées noires suit la fin d’une (véritable) soirée qui s’éternise dans un appartement. Le jour est proche et menace de séparer la joyeuse colonie. Alors pour ne pas que le désespoir gagne et brise la joie de la fête, de l’osmose qui s’y est faite, les corps s’unissent dans un dernier souffle. Ancien étudiant de Paris 8 et des Beaux-Arts de Cergy, auteur du remarqué De La Terreur mes soeurs, Alexis Langlois bâtit une filmographie queer, hantée par les âmes bienveillantes du cinéma de John Waters, Jacques Demy, Yann Gonzalez ou encore Gregg Araki. Dans ces mondes délibérément kitsch et loufoques, où les peaux sont striées de néons et les visages luisant de maquillage, l’artifice à valeur de révélateur, celui qui sonde les âmes humaines pour en extraire leur mélancolie.
Bus 96 - De Louis Séguin - 2019 - 27 min
En présence de la réalisatrice
Critique de cinéma aux Cahiers du Cinéma, Louis Séguin est également cinéaste. Il a d’abord co-signé avec Laura Tuillier Les Rond-points de l’hiver (2016) avant de réaliser seul Saint-Jacques-Gay-Lussac (2019). Bus 96 est son troisième film et il y est à nouveau question, comme pour son précédent, de déambulation urbaine, de rêveries mélancoliques, cette fois-ci depuis l’intérieur d’un bus. A son bord deux amis, l’un bavard, l’autre muet. Très vite les paroles de l’un se taisent laissant la place au monologue intérieur de l’autre. Dehors un Paris d’aujourd’hui défile mais c’est pourtant vers le passé que le bus se dirige, machine à remonter le temps qui égraine les souvenirs d’une amitié qui se délite.
J’suis pas malheureuse - De Laïs Decaster - 2018 - 45 min
En présence de la réalisatrice
C’est quand elle débute ses études de cinéma à Paris 8, que Laïs Decaster commence à filmer son quotidien, sans idée fixe, ni projet de film en tête. Naturellement, son regard se dirige vers son groupe d’amies. Posées en plein air sur les hauteurs d’Argentueil ou dans les appartements des unes et des autres, les filles de vingt ans discutent de leur vie, de leur futur, de leurs amours présentes et passées. La proximité de leurs relations et le lien particulier avec celle qui les filme sont tels que la caméra se révèle comme un instrument familier avec lequel s’amuser. Etalé sur plusieurs années de tournage, J’suis pas malheureuse est un double portrait, celui drôle et émouvant de filles de leur âge, ni tout à fait enfants ni tout à fait adultes, et d’une cinéaste en devenir.