Les Rendez-vous d’Effractions, qui accompagnent le festival tout au long de l’année, s'installent à la Gaîté Lyrique avec une première rencontre autour de "La Désinvolture est une bien belle chose" de Philippe Jaenada.
Quand un fait divers devient-il de la littérature ? Philippe Jaenada part du suicide d’une jeune femme, Kaki, en 1953, et tâche de retracer l’histoire de sa "bande", qui se retrouvait dans le café “Chez Moineau”, au Quartier latin, autour duquel gravitait Guy Debord. Par une enquête minutieuse, l’écrivain redonne chair a toute une génération, celle des enfants de la guerre, et livre le portrait collectif d'existences éphémères qu’il replace dans un contexte historique précis.
Il s’est notamment appuyé sur les travaux que l’historienne Véronique Blanchard a consacrés au traitement des jeunes filles par la justice. Ils dialogueront tous les deux autour de la notion d’archive, une réelle ressource pour Philippe Jaenada depuis La Petite femelle (Julliard, 2015), un objet d'échanges passionnants, et de plus en plus riches, entre littérature et sciences sociales.
En présence de :
- Philippe Jaenada, auteur
- Véronique Blanchard, historienne
- Modération : Raphaëlle Leyris, journaliste au Monde des Livres
- Lecture : Pierre Baux, comédien
Philippe Jaenada est l’un des auteurs phares de la non-fiction littéraire, lauréat de plusieurs prix. Il s'est d'abord imposé sur la scène littéraire avec sept romans empruntant à sa propre vie. A partir de Sulak (2013), il a effectué un virage et s'est spécialisé dans les ouvrages revenant minutieusement sur d'anciens faits divers : La petite femelle (2015), La Serpe (2017), Au printemps des monstres (2021) et La Désinvolture est une bien belle chose (2024).
Véronique Blanchard est historienne, enseignante-chercheuse à l’Université d’Angers, Laboratoire TEMOS, ancienne responsable du centre d'exposition historique "Enfants en justice" à Savigny-sur-Orge, autrice de plusieurs ouvrages sur les enfants et les adolescents devant la justice, notamment La parole est aux accusés, Histoires d’une jeunesse sous surveillance, 1950-1960 (2020, avec Mathias Gardet).
Rendez-vous d’Effractions
La non-fiction littéraire déploie un éventail très riche de formes (enquêtes, reportages, essais) et s’empare des sujets sociétaux les plus divers pour affirmer la place de la littérature dans l’histoire de la pensée. Ces écritures du réel sont au cœur de la programmation de la Bibliothèque publique d’information (Bpi), avec notamment le festival de littérature Effractions, et le cycle Rendez-vous d’Effractions qui accompagne le festival tout au long de l’année.