Rumba Forever !
Rumba Fever !
Icône cabossée de la scène folk, vénérée par Bob Dylan, Karen Dalton aura traversé son existence en éternelle outsider. In My Own Time retrace l’itinéraire chaotique de cette enfant maudite des sixties.
Quand elle débarque à 20 ans à New York, Karen Dalton se fait rapidement une place dans la scène folk de Greenwich Village. Elle laisse éclater dans ses interprétations une intensité à fleur de peau, une douleur rentrée, qui pourrait la rapprocher de Billie Holiday. Mais le succès ne vient jamais vraiment. Le système ne lui convient pas et les démons qui l’habitent grandissent et ne lui laissent aucun repos. Addiction, pauvreté, dépression… Karen largue les amarres, se réfugie dans un mobile home et entame une vie d’errance - jusqu’à sa mort prématurée du sida, à l’âge de 55 ans. Elle laisse derrière elle seulement deux albums, qui traversent le temps sans rien perdre de leur puissance.
De Karen Dalton, il reste peu de traces. Quelques photos, des carnets, des poèmes, dispersés par une vie nomade. Ce sont ces fragments de la vie de l’artiste, fruits d’années de recherche, ces petites pièces du puzzle, largement inédites, que les réalisateurs s’évertuent à rassembler, pour éclairer le mystère Dalton. Tout en respectant sa part d’ombre, c’est le portrait d’une artiste intense, forte et vulnérable, incapable de la moindre concession, qui se révèle à travers ces images. Une voix si singulière qu’elle refuse de s’éteindre.