Screening Les Rencontres Internationales

Les Rencontres internationales

Jour 4

Rendez-vous majeur de la création audiovisuelle contemporaine, les Rencontres Internationales créent pendant 6 jours un espace de découverte et de réflexion dédié aux pratiques contemporaines de l'image en mouvement.

"Topologies" - 14h

Sirah Foighel Brutmann et Eitan Efrat interrogent la mémoire individuelle et collective, et la mise en scène de l’histoire. La vidéo se compose en partie de photographies prises par des visiteurs au mémorial de Walter Benjamin à Portbou. Maya Schweizer filme Les Milles, village au sud de la France, dans lequel se trouvait un camp d’internement et de déportation pendant la deuxième guerre mondiale. Les traces du passé affleurent. Galería Perdida examine les points qui composent une image imprimée, et les compare à la structure du langage, où chaque phonème est nécessaire à la constitution du sens. Armando Lulaj recompose l’histoire de l’avion américain obligé d’atterrir à l’aéroport de Rinas, le 23 décembre 1957, après avoir traversé l’espace aérien de la République populaire d’Albanie. Velibor Bozovic reconstruit sa journée du 3 avril 1994, durant laquelle, il a été, en tant que soldat de l’armée bosniaque, accompagné par un officier des renseignements militaires, pour rendre visite à son père, prisonnier de guerre de cette même armée. La rencontre a été filmée puis diffusée par la télévision, à une heure de grande écoute. 18 ans plus tard, Velibor Bozovic revisite ce document, s’interrogeant sur son statut de document de propagande, de document historique, de souvenir personnel.

"Point de renversement" - 16h

Elske Rosenfeld intervient sur l’enregistrement de la première «Table ronde centrale» qui s’est tenue le 7 décembre 1989 en Allemagne de l’Est, deux mois après les premières grandes manifestations, alors qu’une manifestation à l’extérieur gronde. Clara Bausch revisite des images de presse des manifestations de la révolution égyptienne en 2011. David Krippendorff revient sur la transformation silencieuse d’un bâtiment, un ancien opéra, aujourd’hui détruit et remplacé par un garage, où la première de «Aida» eu lieu en 1871. Marco Godoy diffuse un enregistrement d’Eduardo Galeano sur le système dans la jungle bolivienne, l’une des rares régions au monde résistant au progrès. Soren Thilo Funder fait se rencontrer Voltaire et Ted Kaczynski, un mathématicien terroriste en lutte contre les sociétés industrielles. Filipa César revisite le travail de l’agronome guinéen Amilcar Cabral, de ses études sur l’érosion du sol au Portugal dans la région de l’Alentejo, jusqu’à son engagement dans le Mouvement Africain de Libération

Table ronde - 18h
"Politique de l’image"

Des programmateurs, des curateurs et des responsables de musées, de lieux d’art et de cinéma, évoquent leurs recherches et leurs projets, et débatent avec le public présent.

INTERVENANTS :

Jose Nuno Rodrigues, Co-directeur, Festival Curtas do Vila Do Conde, Portugal

Giulia Ferracci, Curatrice - MAXXI National Museum of XXI Century Arts, Italie

Géraldine Gomez, Curatrice, Centre Pompidou, France

Séance spéciale - La Ribot - 19h

En présence de l’artiste, et de Marcella Lista, historienne d’art et responsable de la programmation art contemporain au Musée du Louvre.

La Ribot revisite des films de l’histoire du cinéma. Dans «Film noir 001», La Ribot fait apparaître les figurants de deux péplums, «Spartacus» de Stanley Kubrick et «Le Cid» d’Anthony Mann, tournés dans l’Espagne des années 60. Témoignage des mouvements politiques et sociaux de cette époque, le film construit le fond de l’histoire à travers des corps anonymes. Dans « Film noir 002», la série continue avec les corps de figurants ou travailleurs de plusieurs films, nous laissant ainsi contempler la splendeur de leur jeu. Dans « Film noir 003», l’aspect spatial et chorégraphique est central. Musicalement organisés, les figurants remplissent l’espace du fond, créant un ballet sensuel et drôle, parfois catastrophique, toujours impeccable.

La Ribot: Film noir 001 // 002 // 003 | Vidéo | hdv | couleur et n&b | 28:0 | Suisse | 2015

"Eco-système" - 20h

Jonas Matauschek explore le voisinage d’une grande usine. Les visions individuelles évoquent la relation entre lien social et industrie. En se basant sur la structure du texte de Brecht, «L’achat du cuivre», Theo Prodromidis établit des corrélations entre la structure politique et la structure de la finance, en utilisant leur forme architecturale et leurs spécificités comme point de départ visuel. Lina Selander et Oscar Mangione interrogent le caractère fictionnel des «monnaies de nécessité» émises en temps de crise, notamment pendant la première guerre mondiale et les années de l’entre deux guerres, et établissent un parallèle avec notre époque contemporaine.

"Spectrographies" - 21h

Benjamin Ramírez Pérez réalise une chorégraphie fantomatique d’objets dans une maison vide, qui disparaissent puis réapparaissent, actionnés par un manipulateur qui reste hors champs.
Avec «Spectrographies» Dorothée Smith suit un homme tourmenté, qui cherche ce que les autres veulent éviter, un fantôme. Il essaie de combler le vide laissé par l’absence d’un amour perdu. Le film transpose l’idée de Derrida, selon laquelle le cinéma est la science des fantômes.