Les Rencontres ArTeC proposent deux journées de conférences, d’expositions et de performances, l’occasion de découvrir des projets dans le domaine des arts, technologies, numérique, création et médiations. Ce rendez-vous réunit des étudiant·es, enseignant·es, chercheur·es, artistes et curieux·ses, tou·t·es invité·es à imaginer de nouvelles collaborations au-delà des disciplines.
Notre monde se trouve aujourd'hui suspendu à des menaces écologiques, à des incertitudes sanitaires, à des déséquilibres sociaux et à des angoisses existentielles que les sciences et les technologies ne sauraient espérer résoudre toutes seules, en imposant leurs vérités de haut. Les imaginations et les expérimentations artistiques sont plus que jamais nécessaires pour inventer des significations nouvelles à la hauteur de situations inédites. C'est ce défi (énorme) qu'essaie (modestement) de relever l'EUR ArTeC, et ce sont des propositions de questionnements collectifs qu'esquisseront ces deux jours de rencontres.
Programme
Mercredi 6 octobre
Auditorium
9h30 : Café accueil
9h45-10h : Présentation
Présentation Tiphaine Karsenti, Julie Peghini, Fabien Boully, Annael Le Poullennec (direction ArTeC)
10h-11h30 : Bestiar.io
Nicolas Nova (Socio-anthropologue, HEAD - Genève)
Depuis une dizaine d’années, Nicolas Nova rassemble un bestiaire de créatures hybrides, au croisement du monde animal et du règne technologique. Muni d’un bagage de biologiste et d’une expérience d’ethnologue il observe nos rituels numériques comme d’autres scrutaient les cérémonies tribales aux îles Trobriand. Le chercheur se livre à une conférence foraine où les monstres de l’Anthropocène poussent entre nature et culture, mêlant l’amanite, le tamagotchi, la puce d’ordinateur et la chauve-souris.
11h45-12h15 : Radiant Energy
Ieva Kotryna Skirmantaite (master ArTeC)
Ugo Pignon (master ArTeC)
Radiant Energy est un court-métrage réalisé pendant un séjour à Taiwan dans le cadre d'un Module Innovant Pédagogique à la National Tsing Hua University.
La teinte bleu violet qui recouvre l'image est le résultat d'une erreur de fabrication présente dans la série de smartphones HTC One. Fabriqué par une société taïwanaise, ce téléphone revient d'où il vient. Les petits changements dans le système évoquent un nouvel espace ouvert à l'imagination.
12h30-13h : Etat Général
Catherine Boskowitz, Fanny Gayard, Adèle Gascuel, Catherine Hargreaves, Perrine Mornay, Lucie Nicolas
Accompagnées d’étudiant.es en art du spectacle de Paris 8 et Paris Nanterre
État Général est un protocole artistique, nomade, collaboratif, horizontal et contagieux créé en réaction à la crise sanitaire par des artistes du spectacle vivant pour échanger sur leurs pratiques du service public, sur les liens qui les unissent et sur ce qu’ils veulent en faire. Ce protocole s’est tenu ou se tiendra dans plusieurs lieux de spectacle vivant depuis septembre 2020 ( MC93, Comédie de Caen, Collectif 12 à Mante-la-Jolie, L’Empreinte, scène nationale de Brive-Tulle…). Avec ArTeC commence une transmission pour qu’il se tienne dans les universités.
13h00-14h30 : Pause
Après-midi
Auditorium
14h30-15h15 : Dans un futur plus ou moins proche, performance
Martin Mendiharat (master ArTeC, conception), Alice Martin (co-conception), Lucas Bouissou, Emmanuel Danon, Nassim Faranpour, Ambre Matton, Ryo Baldet ( son), Anaelle Fourel (costumes).
Dans un futur plus ou moins proche est un projet qui explore comment imaginer de nouveaux parlements par le biais de la notion d’imaginaires politiques. Dans un futur plus ou moins proche se déploie à travers un spectacle, des conversations performées pour un.e participant.e et une installation de restitution de conversations réalisées antérieurement.
15h15-16h15 : Virtualiser l’inexistant
Tania Ruiz (université Paris 8), Pierre Cassou-Noguès (université Paris 8), Natalia Fedorova (institution)
Modératrice : Gwenola Wagon (université Paris 8)
Cartesian Meditation est un dispositif en réalité virtuelle visant à scénariser certaines des expériences de pensée et des situations paradoxales qui interviennent dans les Méditations Métaphysiques. Dans quelle mesure la réalité virtuelle peut-elle « réaliser » ce qui restait un imaginaire philosophique ? Quelles sont les contraintes exercées sur l’expérience par ces deux dispositifs que sont le texte et le casque VR ? Comment le casque transforme-t-il l’expérience du texte ? Que devient la « pensée » de l’expérience de pensée ?
16h15-16h45 : Pause café
16h45- 17h30 : Les arts vivants du vodou haïtien. Processus de transmission, filiations grotowskiennes et anthropologie
Stéphane Poliakov (université Paris 8)
Fabrice Nicot (université Paris 8 // université d'Etat d'Haïti)
Né d’un travail de terrain au sein de deux communautés de vodou haïten, le projet conjugue approche anthropologique, artistique, théâtrale et de formation entre France, Pologne et Haïti. L’enjeu est d’explorer une pratique qui a un enjeu spirituel, patrimonial (patrimoine culturel immatériel au sens de l’UNESCO), artistique et social, mais aussi de poser en acte les conditions de sa transmission notamment au regard de l’ethnoscénologie et des pratiques issues des recherches du metteur en scène Jerzy Grotowski qui s’est intéressé à partir des années 1970 aux chants vibratoires haïtiens qui sont devenus le cœur de sa pratique durant les deux dernières décennies de son activité.
17h30-18h : Multimodal Anthropology : histoires, passages et traductions
Jonhatan Larcher (post-doctorant ArTeC)
Damien Mottier (université Paris Nanterre)
Depuis 2015, un ensemble de réseaux scientifiques et de revues anthropologiques proposent, aux États-Unis et en Europe, une reformulation du projet de l’anthropologie visuelle autour d’un usage collectif et convivial des appareils médiatiques dans l’enquête ethnographique. La traduction, en cours, des travaux de Steven Feld, du collectif Ethnographic Terminalia et de Rupert Cox retrace une histoire des pratiques multimodales en anthropologie, qui précède l’ordinateur et les outils numériques, et soulève des enjeux théoriques et pratiques concernant leur passage en langue française ou leur transposition à l’écrit.
18h30-20h00 : Terrial Conversations
Euridice Zaituna Kala (artiste), Romain Mascagni (Designer du son), Lou Justine Moua Nedellec (performeuse)
Et si nous imaginions que l'eau était un élément que nous pouvions dominer, nous pourrions trouver ses récits cachés !
Euridice Zaituna Kala, a suivi la trajectoire du navire du navire São-José de Paquete Africa 1794, dont la trajectoire a été violemment coupée, provoquant la mort de nombreuses vies dont 200 d'esclaves transportés du nord du Mozambique au nord du Brésil. Au cours du voyage, l'absence d'informations ; les trous du récit, ont accompagné l'artiste dans la création d'une archive complémentaire. Composé d'objets visuels (polaroid), de bits sonores et d'entrées de journal. La performance proposée se concentre sur l'eau, inspirée de l'architecture du navire et de ses strates. Les trois performeurs emmènent le public à travers ce voyage, à s’impliquer dans le récit pour jauger la nature gravitationnelle de cet élément, celui qui s'approche de nos corps.
20h-22h : Plateau Bar
Cocktail
Jeudi 7 octobre
Auditorium
9h45 : Café accueil
10h-10h45 : Behavioral Objet
Emanuele Quinz (université Paris 8), Rahma Khazam
“Que se passe-t-il quand, soudain, un objet qui nous fait face s’anime?” C’est la question qui est posée par le cycle de projets de recherche autour des Objets à Comportements, objets robotiques produits par des artistes et par l’ouvrage Le comportement des choses, qui vient de paraître dans la grande collection ArTeC (Presses du réel). L’historien de l’art Emanuele Quinz et la philosophe Rahma Khazam retracent l’historique et les enjeux de cette recherche.
11h-12h : TypoFilm - la lettre à l'écran
Enrico Camporesi (Centre Pompidou), Catherine de Smet (université Paris 8), Philippe Millot (EnsAD), Jonathan Pouthier (Centre Pompidou)
On n’a jamais autant « lu » sur nos écrans, et pourtant cette pratique n’est pas apparue avec le numérique. En travaillant notamment à partir d’un corpus de films d’artistes et expérimentaux, le projet TypoFilm vise à retracer une généalogie de la lecture (et de l’écriture) à l’écran.
12h15-13h15 : Hybridations intimes et collectives au temps du COVID-19
Pascale De Senarclens (master ArTeC), Ella Gouet (master ArTeC)
Ella Gouët et Pascale de Senarclens présenteront leur projet, puis une méthodologie qu’elles ont imaginé, leur permettant de partager leur processus de création à distance, dans le but de mener une réflexion croisée sur leur objet de recherche. Dans ses textes et ses vidéos, Ella Gouët construit et déconstruit la mémoire, en rejouant ses souvenirs à travers une fiction, mettant en scène un être hybride en transformation.
Pascale de Senarclens crée des dispositifs artistiques multi-espèces entre forêts et milieux urbains, en collaboration expérimentale avec des artistes, naturalistes et vivant.e.s non humain.
13h15-14h15 : Pause
14h15-15h : LITTE-BOT
Dialoguer avec un personnage littéraire en chatbot
Rocio Berenguer (artiste), Joël Huthwohl (institution), Anna Pappa (institution), Samuel Szoniecky (université Paris 8)
Le projet LITTE_BOT propose de traduire un personnage d’une œuvre littéraire en chatbot (agent conversationnel) par le biais de stratégies dramaturgies avec une intelligence artificielle entraînée sur le corpus de Molière en TEI produit par l’OBVIL et disponible sur le portail de la BnF.
15h15-16h : After Social networks
Allan Deneuville (doctorant ArTeC) et Gala Hernandez Lopez (doctorante université Paris 8)
Après les réseaux sociaux est une association menant une réflexion avec (et sur) les œuvres s’appropriant des contenus générés par les utilisateurs. Alliant recherche et création, l’association propose différentes activités tels un séminaire (Les Images en Communs), ou des journées d'étude, des résidences en ligne sur son compte Instagram (Media Homes), le workshop de recherche-création S'Approprier l'effondrement, ainsi que diverses ressources disponibles en ligne sur leur site.
16h-16h30 : Pause café
16h30-17h30 : Emilie du Châtelet. La philosophie en scène. Pour un théâtre de la pensée
Anne-Lise Rey (université Paris Nanterre) , Florient Azoulay (La Salle blanche)
Le projet sera présenté en montrant comment l'écriture collaborative d'une pièce de théâtre à partir des Institutions de physique d'Emilie du Châtelet (1740) est une modalité d'appropriation du texte philosophique. Il s'agit d'écrire autrement la philosophie : en introduisant un texte de femme philosophe dans le canon philosophique, en faisant de la pratique d’écriture théâtrale une modalité de mise à l’épreuve de la consistance philosophique du texte.
17h30-18h15 : Agence de notation
Nancy Murzilli (université Paris 8), Christophe Hanna (Editions Questions Théoriques)
Agence de notation est une agence de notation alternative dont l'action consiste, au sein des institutions diverses de la vie civile, à évaluer ce qui ne l'est pas (encore), sous la forme de performances en public, avec des évaluateurs libres de toute influence et jouant carte sur table. Cette agence conçue par l’écrivain Christophe Hanna, se déploie dans le projet de recherche-création ArTeC Évaluation générale porté par Nancy Murzilli.
18h30-20h00 : Quelles études pour une « école des vivants » ? Alain Damasio répond aux questions d’Yves Citton
Alain Damasio (auteur)
Qu’est-ce que pourrait être aujourd’hui une « école des vivants » ? Une école buissonnière, créée et portée par des artistes, des militant.es et des scientifiques cherchant à mieux comprendre et à pratiquer une culture du vivant (comme on parle d’une culture du rock). Quelles formes d’études émergeraient au sein d’une telle culture ? Elles s’alimenteraient d’histoires et de rencontres, d’anecdotes de pistage et de cueillettes vécues, de trocs de trucs et de transmissions sensorielles, de fêtes qui font date et d’actes qui comptent. Créer, tisser, incarner. Les arts, la politique et l’écologie. Tels sont les trois champs d’études que pourrait ensemencer une école des vivants.
En parallèle (installations)
– Post-truth in immersive environments
Sophia Kourkoulakou (université Paris 8)
L’installation propose un mode de visualisation de témoignages vidéo en immersion dans le contexte spatial où les faits ont eu lieu. En ré-situant son public dans la situation du témoin ayant capturé la scène, l’installation construit une condition de spectateur engagé, transformant le processus de recherche de vérité dans les images en une pratique spatiale immersive.
– Dans un futur plus ou moins proche
Martin Mendiharat (master ArTeC)
Des conversations performées autour de la notion d’imaginaire politique et de nos perceptions du présent et du futur.
– Things they don't tell you about being an artist
Chloé Déchery (université Paris 8), Chris Eley (réalisateur)
L"installation Things they don't tell you about being an artist contient des éléments vidéo, des photographies et des textes collectés auprès d'artiste venant de différents pays (France, Belgique, Grande-Bretagne, Grèce, Australie) et qui tou.te.s cherchent à répondre à la question: "Qu'est-ce que cela signifie que de poursuivre un travail artistique dans un monde néo-libéral?".
– Postcolonial Dilemna Track #05 (in the process of)
Kongo Astronauts
Un Objet Volant Non-Identifié se crashe dans un bananier à Lusanga dans la Province du Kwilu en RD Congo sur les premières plantations d’UNILEVER dont les usines en ruine marquent le désastre colonial. Accompagné par des esprits ancestraux en provenance du futur, le pilote, tente de reprendre connaissance.