En partenariat avec la Cinémathèque de Tanger, découvrez la ville sous différents regards cinématographiques.
Derrière les clichés qui collent à Tanger se cachent des problématiques sociales et migratoires complexes et cruelles. Certains cinéastes tangérois se sont emparés de ce contexte pour en faire la toile de fond de leurs films. C'est le cas de Leila Kilani qui, du documentaire à la fiction, filme un Tanger qui ne se découvre pas toujours au premier coup d'œil... Cette deuxième séance du cycle Cinéma Rif permettra à travers deux projections et une rencontre d'évoquer les cinéastes tangérois qui ont décidé de montrer leur ville par ses marges.
Projections
Tanger, le rêve des brûleurs
de Leïla Kilani
documentaire, 53 min
2002
Ville-fenêtre du détroit de Gibraltar, Tanger a une identité ouverte. La frontière est une présence, on la voit, elle apparaît par rebond, on la sent partout : c'est l'eau. En face, il y a une ligne continue : l'Espagne, la dernière avancée naturelle de l'Europe. Nul besoin de temps clair pour voir les côtes espagnoles. En mai 1991, l'Espagne, à l'unisson des pays membres du groupe de Schengen, décide de soumettre les ressortissants maghrébins au régime des visas. Depuis, les candidats au départ clandestin, Marocains, Maliens, Sénégalais, Mauritaniens et autres Africains, affluent massivement et sans discontinuité à Tanger. Le brûleur est celui qui est prêt à tout accepter pour partir, celui qui est prêt à brûler ses papiers, son identité, pour faire de ce départ une entreprise irréversible.
Traitors
de Sean Gullette
court métrage, 30 min
2011
Tanger et sa réputation sulfureuse... les jeunes Tangérois d'aujourd'hui ne sont pas en reste. Traitors suit pendant une nuit une jeune tangéroise rebelle, membre d'un groupe punk féminin. Cette nuit là, les jeunes filles tournent clandestinement leur premier vidéo-clip dans les rues de Tanger.
Rencontre
Cinéastes et problématiques d’aujourd’hui
Avec : Omar Mahfoudi (artiste)
Cinéma Rif
Sur la façade la Cinémathèque de Tanger, l'inscription "Cinéma Rif" est écrite en lettres rouges pour rappeler le temps où ce bâtiment était encore occupé par un cinéma entièrement consacré aux films indiens. Les vieux tangérois se souviennent d’une ville où les cinéma, plus beaux les uns que les autres, affichaient complet à chaque coin de rue. Aujourd’hui, il en reste surtout des vestiges, traces d’une époque faste. Tanger fait partie des villes qui fascinent des cinéastes du monde entier, de Bertolucci à Téchiné en passant par le dernier Jarmusch. Tanger est aussi une ville qui voit naitre une nouvelle génération de cinéastes prometteurs.
Cinéma Rif est une programmation élaborée avec la Cinémathèque de Tanger