Transgressives et décalées, les performances d’Athi Patra Ruga sont autant de propositions alternatives d’une Nation arc-en-ciel.
Athi Patra Ruga est nourri de la nouvelle diversité de la « nation arc-en-ciel ». Il lutte à sa manière pour la faire respecter et interroger les préjugés. Explorant les zones de frottement entre expérimentations et art contemporain, il réalise des pièces transgressives à l’humour disloqué et aux références multiculturelles débordantes. Ses performances costumées, ses vidéos et ses photographies créent un monde où l’identité culturelle n’est plus déterminée par l’origine géographique, l’ascendance ou l’aliénation biologique: elle est un hybride à construire.
The future white woman of Azania - performance / procession funeste et rituelle - est une possible vision de cet hybride, sensuel, bouffi et plein de promesses. La zone géographique Azania apparaît au 1er siècle dans un récit maritime grec de navigation et couvre une partie de la côte Est et de l’Afrique australe. Dérivé de l’arabe en référence aux «habitants à la peau sombre de l’Afrique», Azania est utilisé par le mouvement de la Conscience noire pour matérialiser cette patrie utopique précoloniale. Dans la culture pop de la guerre froide, Azania fut aussi pour la maison d’édition américaine Marvel Comics la toile de fond fictive d’une histoire de libération rappelant une étroite ressemblance avec la situation de l’apartheid... Alors qui sont les Azanians? C’est dans cet état transitionnel que la performance se déroule pour évoquer ce lieu mythique et ses habitants.