L’intelligence artificielle « éthique » est devenue un poncif de communication autant pour les grandes entreprises que pour les institutions publiques, mais que dit réellement cette avalanche de déclarations de principes ? Exploration avec la sociologue Anna Jobin et cas d’étude avec l’artiste Paolo Cirio.
L’intelligence artificielle « éthique » est devenue un poncif de communication autant pour les grandes entreprises que pour les institutions publiques, mais que dit réellement cette avalanche de déclarations de principes ? Quelle compréhension du concept même d’éthique motive ces recommandations ? Forte d’une analyse minutieuse de ces documents, la sociologue et chercheuse suisse Anna Jobin avance que, malgré une convergence apparente sur certains aspects, aucun principe éthique n’est commun à toutes ces déclarations. Une dissonance qui invite à approfondir au plus vite la réflexion sur la gouvernance de l’IA, au prisme notamment de la généralisation de l’utilisation de la reconnaissance faciale qu’évoquera l’artiste Paolo Cirio dont l’œuvre à ce sujet fut récemment censurée en France.
Invités
- Anna Jobin : sociologue, membre de la Jeune Académie Suisse et chercheuse associée au STS Lab de l’Université de Lausanne, Anna Jobin est notamment membre du groupe de travail sur l’éthique de l’Association of Internet Researchers, du comité de pilotage du Swiss Internet Governance Forum, ainsi que de la Commission fédérale suisse des médias.
- Paolo Cirio travaille avec les systèmes juridiques, économiques et culturels de la société de l'information. Il a récemment exposé au PAN Museum de Naples, à la Kunsthalle de Vienne, à la Fondation Sandretto Re Rebaudengo de Turin et presque au Fresnoy à Tourcoing dont son œuvre a été retirée sur demande du ministère de l’Intérieur en octobre dernier.
- Antonio Casilli : professeur de sociologie à Telecom Paris et chercheur à l’Institut Interdisciplinaire de l’Innovation au CNRS.
Programmé par Antonio Casilli & Aude Launay.