Les créatures s'échappent des podiums.
De Alexander McQueen à Andrea Crews en passant par Craig Green ou Walter Van Beirendonck, Arrrgh! présente une sélection de 58 créateurs contemporains qui utilisent les figures et les expressions monstrueuses dans leurs costumes et leurs vêtements, inspirés par le design, l’animation ou encore le dessin.
Dans la lignée de l’exposition Pictoplasma, présentée en décembre 2011, les personnages contemporains issus du phénomène du character design sont devenus des créatures de mode.
Frottez-vous à ces monstres, qu’ils soient étranges, gênants, pop ou séduisants. Mêlez-vous à près de 80 créatures descendues de leurs podiums de défilés pour essayer de se fondre parmi nous. ARRRGH! questionne notre conception de la beauté et de l’identité. Libérés de toutes contraintes les créateurs nous présentent leurs réalisations les plus avant-gardistes qui brouillent les frontières entre costume et vêtement.
ALEXANDER MCQUEEN (UK), ALEX MATTSSON (SE), ALEXIS THEMISTOCLEOUS (CY), ANDREA AYALA CLOSA (ES), ANDREA CAMMAROSANO (IT), ANDREA CREWS (FR), BART HESS (NL), BAS KOSTERS (NL), BERNHARD WILLHELM (DE), BORIS HOPPEK (DE), BRONWEN MARSHALL (UK), CASSETTE PLAYA & GARY CARD (UK), CHARLIE LE MINDU (FR), CHI HE (CN), CLAIRE MICHEL (FR), CRAIG GREEN (UK), DAVID CURTIS-RING (UK), DIGITARIA (GR), DR NOKI'S NHS (UK), ERIKA MIZUNO (JP), FREEKA TET (FR), FILEP MOTWARY & MARIA MASTORI (CY & GR), GEORGE TOURLAS (GR), HELEN PRICE (UK), HENRIK VIBSKOV (DK), HEYNIEK (NL), HIDEKI SEO (JP), ISABEL MASTACHE MARTINEZ (ES), ISSEY MIYAKE & DAI FUJIWARA (JP), JEAN-PAUL LESPAGNARD (BE), JOSEFIN ARNELL (SE), KIM TRAEGER (DK), LEUTTON POSTLE (UK), LUIS LOPEZ SMITH (UK), MADS DINESEN (DK), MAISON MARTIN MARGIELA (FR), MANON KÜNDIG (CH), MARCUS TOMLINSON - GARETH PUGH (UK), MAREUNROL’S (LV), ON AURA TOUT VU (FR), PAUL GRAVES (US), PICTOPLASMA (DE), PIERRE-ANTOINE VETTORELLO (FR), PIERS ATKINSON (UK), REJINA PYO (KR), RICK OWENS (US), ROZALB DE MURA (RO), SHIN MURAYAMA (JP), SOTIRIS BAKAGIANNIS - THEPERSONWHODIDTHIS (GR), TAKASHI NISHIYAMA (JP), THE BRAINSTORM DESIGN (GR), TRACY WIDDESS (CA), TOMA STENKO (RU), URBAN CAMOUFLAGE (DE), WALTER VAN BEIRENDONCK (BE).
Une exposition proposée par la Gaîté lyrique et le collectif grec ATOPOS
L’exposition ARRRGH! Monsters in Fashion est basée sur une idée originale de Vassilis Zidianakis, en collaboration avec Angelos Tsourapas. Scénographie de Stamos Fafalios.
ATOPOS Contemporary Visual Culture (ATOPOS CVC) est une organisation culturelle à but non lucratif, fondée à Athènes en 2003 par Stamos Fafalios et Vassilis Zidianakis. Son but est de mettre en œuvre des projets contemporains innovants dédiés à la culture visuelle, avec une attention particulière pour la figure humaine et le costume. ATOPOS est un nom inspiré du grec ancien « άτοπος », mot désignant ce qui est étrange, insolite, excentrique et inclassable.
http://www.atopos.gr/
Cette organisation est un point de rencontre pour différentes disciplines visuelles. Elle recherche des projets d’intérêt international, en collaboration avec des créateurs et des artistes, donnant corps à de nouvelles idées sous forme d’expositions, de publications, de performances et d’événements. Grâce à ces nombreuses collaborations, ATOPOS CVC rassemble également une collection unique d’objets d’art, de vêtements historiques et d’œuvres rares et originales de créateurs contemporains. Liée aux recherches de l’organisation, cette collection est enrichie de manière permanente.
ATOPOS CVC travaille avec des organisations culturelles et des fondations d’intérêt public, avec des musées, des galeries et des artistes indépendants. ATOPOS CVC a fait ses premiers pas en participant à l’exposition « Ptychoseis=Folds+Pleats. Drapery from Ancient Greek Dress to 21st Century Fashion » (Musée Benaki, Athènes, 2004), lors des Olympiades culturelles dans le cadre les Jeux olympiques d’Athènes de 2004. Elle fut suivie en 2007 par l’exposition « RRRIPP!! Paper Fashion » (Musée Benaki, Athènes, 2007), dans laquelle ATOPOS CVC a présenté sa collection de vêtements en papier. Après le succès de cette exposition, ATOPOS CVC a été invité à la présenter au Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean (MUDAM, Luxembourg, 2008), au Musée de la Mode d’Anvers (MoMu, Anvers, 2009), au Musée Bellerive/Musée du Design (Zurich, 2010) et à la Galerie Stihl Waiblingen (Allemagne, 2013). Depuis 2010, la promotion et la tournée de l’exposition « RRRIPP!! Paper Fashion » est assurée par Barbican International Enterprises.
L’exposition d’ATOPOS « ARRRGH! Monsters in Fashion » a été présentée au Musée Benaki à Athènes en 2011. Au même moment, ATOPOS CVC publiait « NOT A TOY. Fashioning Radical Characters » (Pictoplasma Publishing, Berlin), la première étude mondiale sur l’audace que représente la création de personnages dans la mode et les costumes.
En 2011, ATOPOS CVC ouvre un nouveau champ de recherche traitant du corps humain et des pratiques sexuelles à l’ère numérique avec l’exposition « Peepee » de Lakis & Aris Ionas / The Callas, présentée chez ATOPOS lors de ReMap 3, plateforme internationale pour l’art contemporain. L’exposition « FULL OF LOVE » de Boris Hoppek (printemps 2012) a également fait partie de ce nouveau thème de recherche.
En 2010, ATOPOS CVC a inauguré son propre lieu d’exposition à Athènes avec l’exposition « ZZZzzzZZZ IN ATOPOS », composée d’œuvres de SHOBOSHOBO. Une partie de cette exposition a été présentée à La Gaîté Lyrique (Paris, décembre 2011), au Kunstencentrum Belgie (Hasselt, 2012) lors du programme Parallel Event de la biennale Manifesta 9, ainsi qu’au Museum aan de Stroom (MAS, Anvers, novembre 2012 — février 2013).
Le directeur artistique d’ATOPOS, Vassilis Zidianakis, a été invité en 2006 à faire partie du jury du « 21e Festival International de mode et de photographie de Hyères, ainsi qu’au défilé de la section mode de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers. ATOPOS CVC a également été invité par la Fondation Inamori à présenter des candidats pour le « Prix de Kyoto dans la catégorie Arts et Philosophie » (2006 et 2010), et par la Fondation Prince Pierre de Monaco pour le Prix International d’Art Contemporain » (2009 et 2010).
ATOPOS CVC a notamment collaboré avec 21_21 Design Sight de la Fondation Issey Miyake (Tokyo, 2008), Hydra School Projects (Grèce, 2008 et 2009) et le Musée d’Orsay, (Paris, 2009). En 2010, ATOPOS CVC a travaillé avec Charlie Le Mindu pour présenter Atopic Bodies [ONE]: Mr & Mrs Myth au salon d’art contemporain ART-ATHINA, à Athènes et en 2011, Atopic Bodies [THREE]: The Leiotrichous Tribe, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, à Paris. Répondant à l’invitation de Robert Wilson's, Directeur artistique du Watermill Centre, de participer au 18e Watermill Summer Benefit, État de New York, ATOPOS CVC a présenté la performance Atopic Bodies [EIGHT]: The Voluptuous Panic Attackers en collaboration avec Charlie Le Mindu (2011). En 2012, ATOPOS CVC a participé au 19e Watermill Summer Benefit, et à l’ International Summer Program du Watermill Center, en collaboration avec Craig Green.
Le phénomène contemporain du character design est d’abord apparu aux États-Unis au début du XXe siècle et s’est largement développé au Japon dans les décennies qui suivent. Tout d’abord utilisé dans la publicité et la promotion de produits, c’est à partir des années 90 que ces créatures contemporaines ont inondé la production artistique et culturelle au niveau mondial. Elles apparaissent aujourd’hui sous de nombreuses formes artistiques, du street art aux jeux vidéo, en passant par le toys art, l’animation et le cinéma, le graphisme, le design d’objets ou de produits, envahissant les carnets de croquis des artistes et jusqu’à la haute couture, remettant en cause les normes esthétiques établies. Les créatures du character design sont abstraites, figurines au charme pictural puissant, audacieuses silhouettes aux traits singuliers.En quelques années, les représentations de créatures, parfois familières, souvent d’une inquiétante étrangeté, sont apparues au sein de nombreuses collections de designers. Elles ont envahi les podiums et les représentations esthétiques de la mode au sens large, brouillant les frontières entre costume et vêtement.
Après Pictoplasma, l’exposition dédiée au character design présentée en décembre 2011 à la Gaîté lyrique, les « post digital monsters » quittent les podiums et reviennent s’exposer.
Cette exposition présente une sélection de créateurs contemporains utilisant les figures et les expressions monstrueuses dans leur travail créatif, s’inspirant du design, de l’animation ou encore du dessin.
La représentation du corps humain, jamais nu, est questionnée à travers l’émergence d’un langage, créé par ces vêtements qui transforment les silhouettes et convoquent l’étrange. Au-delà d’une simple protection corporelle, le vêtement, révélateur d’une époque, affiche l’évolution des mœurs et des tendances.
Dans le monde de la mode contemporaine, le corps humain est constamment transformé, métamorphosé en être méconnaissable et étrange. Les designers expérimentent, donnent aux textiles des formes atypiques et créent des volumes extrêmes. Ils recouvrent et masquent les visages, ils habillent le corps en donnant naissance à des formes hybrides et extravagantes aux couleurs éclatantes et d’une surprenante abstraction.
Certains créateurs avant-gardistes dissimulent le visage de leurs mannequins et ainsi mettent un terme à une tradition de mannequinat incarné, ainsi qu’à une certaine définition objective de la beauté. Comme l’indique le titre d’une des performances imaginées par Charlie le Mindu et Atopos Mr & Mrs Myth, la tendance de la mise en scène de soi, de la mythologisation de sa propre identité prend davantage d’importance, à l’encontre de l’uniformisation. La mode ne s’arrête plus à l’image projetée mais s’intéresse maintenant à l’effet sur le corps autant que sur l’esprit de celui qui la porte.
Parallèlement à nos vies réelles, nous menons désormais des vies virtuelles et numériques sur internet. Nous créons et développons notre avatar personnel. De quoi se constitue l’identité dans une société mondialisée et séculière dans laquelle nous nous considérons autant citoyen du monde que membre d’une communauté locale ? Avec l’émergence de ces modes de vie connectés, les influences circulent et les références culturelles s’immiscent dans tous les domaines. La Gaîté lyrique, lieu d’investigation des questions de société à l’ère du numérique, s’empare de cette transversalité avec cette exposition au croisement de la mode et du character design.