Cet essai parle "de la mer, de ses traversées, de nos naufrages et de toutes nos migrations. Toutes les conditions objectives sont réunies pour plonger dans les abysses et y découvrir une vie autre très désirable."
"Ça parle de la mer, de ses traversées, de nos naufrages et de toutes nos migrations. Toutes les conditions objectives sont réunies pour plonger dans les abysses et y découvrir une vie autre très désirable. Entre monstres marins et plancton temporaire le refus de parvenir éclaire la voie et remonte à la surface pour attirer notre attention sur la coexistence de tous les existant·e·s.” Pamina de Coulon
Performance, "essai parlé", storytelling sont quelques uns des outils principaux de la pratique de Pamina de Coulon. Une pratique de pensée, additive et arborescente, puis sa délicate traduction dans la (frustrante) linéarité de la parole. Des grands monologues qu'elle transmet lors de ses performances, ou alors qu'elle brode, ou grave, ou écrit sur des papiers qu'elle range dans des fardes. Des mots qui coulent comme l’eau qui chante en cascade au fond d’une grotte, ou d’un squat. De la parole savante et des mots bâtards qui ensemble façonnent la "déhierarchie des savoirs" au cœur de son travail.
Assise sur son grand rocher, Pamina de Coulon nous attend. Elle nous accueille, le regard se posant sur chacun des spectateurs qui prend place. Au pied du rocher, un patchwork tricoté de bleu, la mer, symbole du voyage. S’ensuit une navigation par les mots à travers le temps, où est déconstruit le rapport de l’humain à la temporalité, au savoir, à son expérience, des questions radicalement politiques et philosophiques. Mais cette grande exploration, à la fois temporelle et spatiale, nous repositionne toujours dans le présent, dans l’immédiat. La performance embrasse un instant où l’on peut tout penser, tout mélanger et ce, au-delà des époques, des paradigmes, des niveaux de discours. Elle est une forme de pensée spéculative en train de se faire.