Les contestations sont-elles nécessaires à la démocratie ? Est-il légal de contester ? Quels sont les mécanismes d’une contestation réussie et les risques politiques de les étouffer ? La revue La nuit. invite Dominique Rousseau pour en discuter.
Essentielles à la continuité de la démocratie, les contestations sont pourtant menacées, condamnées, parfois même interdites, y compris en Europe. Dans son récent livre Penser, décider, agir : les contestations (Belopolie), Dominique Rousseau réactive une hypothèse. Celle d’une révolte qui s’assume comme créatrice de droit, et d’une pratique du droit qui se vit comme l’inscription sans fin, toujours à refaire, de l’égalité.
En juriste aguerri, Dominique Rousseau démontre avec brio leur légitimité en détaillant les mécanismes d’une contestation réussie. Il enjoint chacune et chacun à quitter son espace privé pour rejoindre l’espace public. À exprimer et partager, avec ses mots, sa vie quotidienne, ce qui n’est plus tolérable, ce qui doit être révélé et non plus ignoré. Si ce texte appelle à garder la démocratie vivante, il est aussi une réflexion sur nos institutions, sur la construction de la citoyenneté et son engagement à réinventer l’avenir. Où contester, haut et fort, est une exigence démocratique.
Dominique Rousseau
Dominique Rousseau est professeur de droit constitutionnel et membre honoraire de l’Institut universitaire de France. Auteur de nombreux ouvrages, dont La Ve République se meurt, vive la démocratie (Odile Jacob, 2007), Radicaliser la démocratie. Propositions pour une refondation (Seuil, 2015) et Six Thèses pour la démocratie continue (Odile Jacob, 2022), il publie régulièrement des tribunes dans Le Monde.
La nuit.
Fondée par Alexandre Curnier et Gwénaël Porte, la revue La nuit. laisse la place aux penseurs et offre un espace de réflexion unique avec un·e historien·ne, écrivain·e, philosophe, etc., pour éloigner l’actualité des commentaires, s’informer, réfléchir et comprendre. Prolongement du champ réflexif de La nuit., la collection de livre Penser, décider, agir, a pour enjeu d’alerter au présent, de construire au futur, y compris poétiquement, un nouveau projet en matière de politique, de culture, d’écologie et de solidarité sociale.