L’histoire d’un retour à la vie, celui du crooner écossais Edwyn Collins, terrassé en 2005 par une attaque cérébrale. Un voyage intime et déterminé, dont les images et les mots chuchotent presque à l’oreille.
dans le cadre de
f.a.m.e 2015 - film & music experience
The Possibilities Are Endless
En compétition, première française
de James Hall et Edward Lovelace (UK, 2014, 83’, VOSTF)
En 1995, la France hisse l’album Anamorphosée de Mylène Farmer au sommet du hit-parade. Au même moment, la planète pop se passionne pour A Girl Like You, “instant-classic” signé Edwyn Collins. Alors que la bulle brit-pop commence à se fissurer et que le Grunge se tire une balle dans la tête, cet hommage premier degré à la Northern Soul des années 60 fait danser à peu près tout le monde. Après des années de silence, l’ancien meneur de Orange Juice fait son retour. Carton plein, promo intensive, rock business et tournée mondiale, le crooner écossais est relancé pour de bon. Mais en 2005, alors qu’il est en pleine préparation de l’album Home Again, il frôle le clap de fin. Il est hospitalisé d’urgence après avoir perdu connaissance chez lui. Une double hémorragie cérébrale très grave, qui le laisse diminué. Il peut à peine parler et se déplace avec difficulté. Mais l’amour de la vie, de la musique et surtout le soutien de sa famille, vont l’aider à remonter peu à peu vers la lumière.
Le film de James Hall & Edward Lovelace raconte l’histoire belle et douloureuse d’Edwyn Collins avec beaucoup de délicatesse. La première partie, à l’atmosphère très aquatique, voire amniotique, nous fait voyager dans l’esprit du chanteur. Pour ne pas perdre pied, celui-ci revisite son passé, notamment les paysages écossais de son enfance, sans que les réalisateurs ne s’apesantissent sur les images d’archives de 1995 et celles des années d’apprentissage. Collins peine à parler. Nous l’accompagnons dans ce parcours mental. Le film passe ensuite à un régime documentaire, qui nous fait suivre le quotidien du chanteur, sa rééducation, sa vie de famille, la complicité de Grace, présente à tout instant, jusqu’au retour quasi miraculeux à la scène. Un bel hommage aux puissances du langage, de la musique et de l'amour, dont la pudeur et la beauté font mouche.