De la cité maya de Xpujil à celle Kalakmul, Nova Materia et Myako voyagent en explorant le monde sonore des insectes, des oiseaux, des animaux qui peuplent la biosphère locale.
Avec ses synthétiseurs modulaires et ses échantillonneurs pour tout équipement, Myako fabrique et manipule sa propre matière sonore. Elle la transforme au cours de cette troisième performance de Sur les traces de XPUJIL et plonge dans une forêt de micro-sons, issus de la synthèse sonore. Artiste plurielle, Myako navigue entre techno et musique expérimentale. Résidente chez Rinse France, elle s’impose en figure montante de la scène électronique française pour des sets entre techno, UK bass et industrial dub. À côté, ses productions mêlent musique concrète et sonorités naturalistes, notamment pour le Musée du Quai Branly ou encore le Groupe de recherches musicales (Ina GRM).
Dans la lignée de son album XPUJIL, le duo Nova Materia imagine une série de quatre performances binaurales en compagnie d’Agnès Gayraud, Gaspar Claus, Myako et Cosmic Neman. Une création originale pour la Gaîté Lyrique dans le Studio d'écoute binaural, au premier étage de la Gaîté Lyrique, espace dédié aux nouvelles écritures et expériences immersives.
Le projet trouve son origine dans un voyage du duo franco-chilien Nova Materia en direction des ruines de la cité maya de Xpujil. Là-bas, le duo se confronte à une biosphère omniprésente et un territoire comme hanté, rendant la jungle riche de mille bruits insaisissables. Insaisissables ? Dans la lignée de l’écologie sonore, mouvement replaçant les sons de la nature au centre des préoccupations, le travail de Nova Materia est guidé par une attention particulière accordée au vivant, permise par l’idée d’immersion sonore. Capter la musique de la nature avec des micros binauraux, c’est faire entendre les sons qui nous entourent, mais aussi les sentir dans l’espace, se laisser guider par eux, et faire une expérience nouvelle de l’ouïe dans un monde n’accordant souvent de place qu’à la surface visible des choses.
Avec un ou une invitée, chaque performance aborde une dimension de l’œuvre originale de Nova Materia, l’album XPUJIL. La voix et le texte d’Agnès Gayraud plongent dans les paradoxes de l’immersion, entre intimité et transe, tandis que le violoncelliste Gaspar Claus invite à une traversée acoustique, et donc instrumentale. Myako, de son côté, plonge dans le monde des micro-sons, à hauteur d’insecte, tandis que Cosmic Neman vise une transe de percussions hypnotiques. Le tout avec le soutien technique de Thibaut Javoy et Antoine Petroff, qui accompagnent Nova Materia depuis les débuts du projet. Sur les traces de XPUJIL propose ainsi une expérience nouvelle en interrogeant, dans cette série de rencontres en comité restreint et assis, muni de casques, notre capacité physique et psychique à l’immersion.